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2010-12-14 - Congo
L'ARCHEVÊQUE DE KINSHASA A BRAZZAVILLE

En visite à Brazzaville, capitale amie du Congo voisin , l'archevêque de Kinshasa en République démocratique du Congo, a fait remarquer que son "élévation cardinaliste" par le Pape n'est pas une "récompense", mais un service d'Église.

"Je ne considère pas mon élévation comme une récompense, je considère ça comme une demande d'un plus grand engagement pour travailler à l'évangélisation du monde", a déclaré à la presse le cardinal Laurent Monsengwo Pasinya, au sortir d'une audience de plus d'une heure avec le président congolais Denis Sassou Nguesso.

"Il y avait la fête à Kinshasa à l'occasion de mon élévation à la dignité cardinaliste. Je sais qu'il y a eu beaucoup de frères et soeurs du Congo qui sont venus le 5 décembre, à Kinshasa pour assister à la fête, ils sont également venus à Rome. J'ai senti un devoir de venir à Brazzaville pour leur rendre la visite qu'ils m'ont offerte".

Invité à se prononcer sur la crise ivoirienne il n'a pas souhaité faire de commentaires, soulignant tout de même que l'archevêque d'Abidjan, Mgr Jean-Pierre Kutwa, a fait une déclaration demandant à toutes les personnes d'éviter d'arriver à "des situations qui seraient déplorables".

"Avec le président (Sassou Nguesso) nous avons parlé d'un peu de tout, (de) ce que doit faire un cardinal (...). Les cardinaux sont comme le Sénat, un sénat du saint père pour juger avec lui les événements du monde en rapport avec l'évangélisation", a expliqué Mgr Monsengwo Pasinya, reconnaissant avoir des "liens de parenté par alliance" avec le chef de l'Etat congolais.

C’est sans doute l’une des autorités morales les plus importantes du pays. Mgr Laurent Monsengwo Pasinya est connu depuis la Conférence nationale souveraine du Zaïre, qu’il avait présidée au début des années 1990. Beaucoup ont cru qu’il allait alors s’engager en politique. Finalement, il n’en fut rien. Il est resté un homme d’Église qui use de sa liberté d’expression.

Récemment, le dimanche 5 décembre au stade des Martyrs, il a exprimé son indignation face à la misère qui déchire le pays. Devant plus de cent mille fidèles venus l'accueillir a invité les politiques à travailler pour la paix, le développement et le bien-être de la population, rappelant ses fréquentes exhortations: ''Kinshasa lève-toi et resplendis de la lumière du Christ''.

Le cardinal Monsengwo estime qu'il est temps pour les Congolais de rendre à Dieu un pays plus beau et plus développé, sans chamailleries inutiles, ni disputes partisanes. (source : Jeune Afrique)

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