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Du 10 au 14 décembre 2010 (semaine 49)
 

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2010-12-14 - Chine
A LA CONFÉRENCE DES ÉVÊQUES "OFFICIELS"


Réunie à Pékin durant trois jours, du 7 au 9 décembre derniers, l’Assemblée nationale des représentants catholiques a procédé à l’élection de ses nouveaux responsables qui organisent la partie « officielle » de l’Eglise catholique en Chine.

Lors de scrutins qui n’avaient rien de secret, le vote est à main levée, d’ouvert, les élus étaient les seuls candidats en lice, les 313 délégués ont porté à la présidence de la Conférence des évêques « officiels » un évêque ordonné à l’épiscopat sans mandat pontifical, et à celle de l’Association patriotique des catholiques chinois, un évêque "légitime" mais assisté par deux évêques illégitimes. Les 313 représentants étaient constitués de 45 évêques, 158 prêtres, 23 religieuses et 87 laïcs.

Dans sa lettre de 2007 adressé aux catholiques chinois Banoît XVI avait indiqué que la participation de catholiques à l’Association patriotique était incompatible avec la doctrine de l’Eglise.

Retardée à plusieurs reprises, la tenue de la 8ème Assemblée nationale des représentants catholiques n’a fait qu’entériner des choix décidés ailleurs, au sein de l’exécutif chinois. C’est sans doute ainsi qu’il faut comprendre les propos de Liu Bainian, qui était jusqu’alors vice-président de l’Association patriotique mais qui détenait le pouvoir effectif sur les structures centrales « officielles » de l’Eglise.

Liu Bainian a simplement déclaré : « Ce n’est que l’élection d’une nouvelle génération de responsables, similaire à l’élection par l’Assemblée nationale populaire des dirigeants du pays. »

L’ensemble des observateurs de l’Eglise catholique en Chine souligne combien les choix opérés par Pékin augurent de profondes difficultés à venir. S’agissant de l’Association patriotique, instance dénuée de toute légitimité au sein de l’Eglise de Chine mais courroie de transmission de la politique de Pékin sur les communautés « officielles », l’élection de Mgr Fang Xingyao et de son adjoint, Mge Yinglin n’est pas une complète surpris.

Au sein de l'officielle Conférence épiscopale, la position de Mgr Ma Yinglin sort renforcée : il était le secrétaire général de la Conférence, il en devient le président.

Pour l’ensemble des évêques « officiels » légitimes – qui constituent la très grande majorité du corps épiscopal « officiel » –, le malaise devient un peu plus grand, maintenant que ceux qui sont censés les représenter sont des évêques non reconnus par Rome.

Dans son discours de clôture de la 8ème Assemblée nationale des représentants catholiques, Mgr Ma Yinglin a déclaré que les nouvelles équipes dirigeantes de la Conférence épiscopale et de l’Association patriotique travailleraient à unir les catholiques de Chine derrière « le principe des trois autonomies », en avançant ensemble avec l’Eglise universelle pour être des témoins de Dieu. « Les catholiques peuvent écrire un nouveau chapitre du travail patriotique à l’œuvre dans l’Eglise de Chine », a-t-il conclu.

Les pressions ont été intenses, nombreuses et particulièrement fortes sur les évêques afin de s’assurer de leur collaboration. Dans le Hebei, les prêtres, les religieuses et les fidèles du diocèse de Hengshui ont tenté de faire barrage à la police pour empêcher que celle-ci n’emmène manu militari leur évêque, Mgr Feng Xinmao, à Pékin. Des échauffourées ont eu lieu, mais la police a remporté la partie.

Dans le diocèse de Cangzhou (Xianxian), la police a effectué une descente en force à l’évêché pour mettre la main sur l’évêque du lieu, Mgr Joseph Li Liangui, mais celui-ci avait, semble-t-il, pris les devants et restait introuvable. Depuis, les autorités ont diffusé des appels pour qu’il se rende, sauf à ce que soit émis à son encontre un mandat d’amener pour « activités criminelles ».

Au final, les évêques chinois se retrouvent dans une situation très délicate. Par le passé, Pékin avait d’ailleurs placé un évêque illégitime – Mgr Michael Fu Tieshan, évêque de Pékin – à la tête de l’Association patriotique. Mais, pour la présidence de la Conférence épiscopale « officielle », les évêques chinois espéraient que Pékin respecteraient les formes en choisissant un évêque reconnu par le Pape.

Force est de constater que le pouvoir chinois a choisi d’imposer ses vues. Pour l’heure, le Saint-Siège n’a pas commenté ou réagi à l’ensemble de ces nouvelles. Le Saint-Siège, jusqu’ici, espérait en la sincérité du gouvernement chinois dans sa volonté affichée d’améliorer ses relations avec Rome. (source : EDA)


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