Pour vivre au rythme de l'Eglise universelle.
FlashPress - Infocatho
Du 10 au 14 décembre 2010 (semaine 49)
 

-
2010-12-14 - Indonésie
IL FAUT ÉRADIQUER LA CORRUPTION


Le 8 décembre, veille de la Journée internationale de lutte contre la corruption, les responsables religieux indonésiens, réunis par la Conférence épiscopale catholique, ont exprimé leur inquiétude face à l’ampleur de la corruption dans leur pays.

Ils ont notamment souligné l’incapacité dans laquelle semble se trouver le pouvoir politique à éradiquer ce phénomène, de ce pays classé dans les derniers pays en matière de lutte contre la corruption (110ème sur 178 pays).

Pour la " Transparency International", l’Indonésie ne fait pas figure de bon élève. Si la démocratisation de la vie politique a permis que la presse s’empare de ce sujet et dénonce régulièrement dans ses colonnes de retentissants scandales, le phénomène ne semble pas en passe de s’affaiblir. La décentralisation, entamée il y a une dizaine d’années, l’a même aggravé et les déclarations des plus hauts dirigeants indonésiens ne changent pas la donne.

Certes le chef de l'État, Susilo Bambang Yudhoyono (SBY) a fait de la lutte contre la corruption l’une de ses priorités mais son action en ce domaine a perdu de sa force avec le départ du gouvernement, en mai dernier, de Sri Mulyani Indrawati, ministre des Finances.

Pour les responsables de la Conférence des évêques catholiques d’Indonésie, réunis à Djakarta, c’est la société civile dans son ensemble, sa composante religieuse notamment, qui doit se saisir de cet enjeu. S’exprimant devant deux cents responsables religieux ainsi que des représentants du monde politique et associatif, Mgr Martinus Dogma Situmorang, évêque de Padang et président de la Conférence épiscopale indonésienne, a déclaré :" Il ne suffit pas que nous, responsables religieux, nous exprimions sur ce sujet, ni même que nous le fassions par l’intermédiaire des médias. Nous et les institutions que nous représentons devons nous impliquer sur ce terrain. Ce n’est que comme cela que nous pourrons nous montrer efficace."

" Nous devons interroger notre conscience à chaque instant lorsque nous avons affaire à la corruption. Nous nous devons de le faire pour le bien de la nation."

Pour le Rév. Andreas Anangguru Yewangoe, président de la Communion des Eglises (protestantes) d’Indonésie, les Indonésiens dans leur ensemble font preuve d’une absence caractérisée de conscience morale. "La situation de notre pays est très dangereuse", a-t-il mis en garde.

Pour Din Syamsuddin, président de la Muhammadiyah, la seconde plus importante organisation musulmane de masse du pays, l’Indonésie a besoin d’un traitement de choc, les citoyens n’ayant jamais eu la possibilité de savoir ce qu’était la vie normale et quotidienne dans un l’Etat de droit. « Il doit y a avoir une sorte de ‘big bang’. Sans cela, les mesures qui pourront être prises ne seront jamais assez dissuasives pour empêcher la corruption de prospérer », a-t-il fait valoir.

Selon Ahmad Syafi’i Maarif, intellectuel musulman, " Nous, les Indonésiens, nous allons souvent à l’église, au temple ou à la mosquée, mais je crains que nous n’ayons pas encore suffisamment développé notre ‘intelligence spirituelle’", a-t-il expliqué devant les responsables réunis à Djakarta.

A l’issue de la rencontre, un texte commun a été rédigé pour demander au président SBY de mener à bien les engagements qu’il a pris en matière de lutte contre la corruption afin qu'elle soit sanctionnée sans permettre aucune exception." (source : EDA)

Retour aux dépêches
retour à la page d'accueil