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Du 10 au 14 décembre 2010 (semaine 49)
 

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2010-12-14 -
A LA LUMIÈRE D'UN PHILOSOPHE ET D'UN THÉOLOGIEN


La discussion ouverte par Benoît XVI relativement à l'un des points les plus sensibles de la morale catholique devient de plus en plus vive. Deux nouvelles interventions, celles d'un théologien et d'un philosophe, sont à connaître.

Elles ont fait l'objet d'une étude très poussée par Sandro Magister. On peut les résumer tant est dense l'étude réalisée. Nous ne pouvons que vous ouvrir un lien avec cette étude sur son site "chiesa".

Les interprétations les plus restrictives des propos du Pape ont reçu une réponse en sens contraire d’un spécialiste de la théologie morale très engagé sur ce sujet, le Suisse Martin Rhonheimer, professeur d’éthique et de philosophie politique à l’Université Pontificale de la Sainte Croix, l'université romaine de l'Opus Dei.

Ce n’est pas tout. Un philosophe catholique italien de premier plan est également intervenu dans la discussion, pour défendre une interprétation encore plus ouverte et extensive des propos du Pape.

Le professeur Rhonheimer s’était déjà exprimé en 2004, dans un article publié par "The Tablet" de Londres, en faveur de l'utilisation du préservatif à des fins non contraceptives, dans des cas semblables à ceux que l’on trouve maintenant donnés comme exemples par Benoît XVI dans son livre.

Cet article, nous révèle aujourd’hui son auteur, avait été lu par la Congrégation vaticane pour la doctrine de la foi. Et ladite congrégation n’y avait trouvé aucun problème.

Mais, entre temps, cet article de Rhonheimer avait été vivement contesté par d’autres chercheurs catholiques, en particulier par Luke Gormally, membre de l’Académie Pontificale pour la Vie.

Aujourd’hui Gormally est de nouveau l’un des plus inflexibles partisans du "non" à l’utilisation du préservatif, sans aucune exception, pas même dans le cas d’une prostituée qui voudrait se protéger d’une infection mortelle.

En plus de lui et d’autres personnes, le jésuite Joseph Fessio - éditeur de "Lumière du monde" aux États-Unis et membre du Schülerkreis, le cercle des anciens étudiants qui ont eu Joseph Ratzinger comme professeur de théologie – s’est prononcé en faveur d’une interprétation très restrictive des propos du pape. De son côté, au Vatican, le cardinal Raymond Burke, préfet du Tribunal suprême de la Signature apostolique, s’est exprimé en termes rigoureux.

Le professeur Rhonheimer a donc décidé de revenir sur le sujet, pour soutenir une interprétation plus ouverte – et à son avis plus fidèle – des propos du pape.

Il l’a fait dans une longue interview qu’il a accordée à l’hebdomadaire catholique le plus diffusé aux Etats-Unis, "Our Sunday Visitor", interview dont Sandro Magister cite les principaux passages. Rhonheimer a surtout écrit un nouvel article, écrit expressément pour "chiesa", qui le publie intégralement.

Rhonheimer y explique pour quelles raisons Benoît XVI a tout à fait raison quand il reconnaît, dans l’utilisation du préservatif dans des situations de péché particulières, "un premier pas vers une moralisation" et "une première prise de responsabilités".

Au contraire un philosophe catholique auteur d'une autre intervention importante de ces jours-ci entre directement dans l’examen de ce cas et défend la licéité de l’utilisation du préservatif. Il cache son identité sous la signature Giovanni Onofrio Zagloba, du nom d’un personnage littéraire conçu par Henryk Sienkiewicz, sorte de Falstaff polonais, ingénieux et fanfaron.

La lecture de son texte montre qu’il est très savant en philosophie et en théologie, qu’il participe beaucoup à la vie de l’Église et qu’il a beaucoup d’estime à la fois pour le Pape actuel et pour le prédécesseur de celui-ci.

On peut lire l'ensemble de ces textes sur <Chiesa>


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