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SPÉCIAL NOËL 2010 (semaine 51)
 

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2010-12-25 -
LA MESSE DE MINUIT DANS LA VILLE DE SAINT AUGUSTIN

La petite communauté chrétienne d'Annaba a célébré un Noël tout simple. une poignée d’Européens qui se retrouvent ici chaque semaine, rejoints par plusieurs dizaines d’étudiants subsahariens, Burundais, Rwandais, Maliens, Camerounais.

Ce sont eux aujourd’hui en Algérie qui constituent la grande majorité des paroissiens. La chorale est animée et l’atmosphère intime, fervente, familiale. Pour la plupart, ces jeunes qui vivent sur les campus universitaires d’Annaba, ne sont pas rentrés au pays depuis plusieurs années.

Les fidèles se dirigent en nombre vers la mosquée. A cinquante mètres de là, dans une salle vétuste, illuminée de bougies rouges, une petite assemblée chante en chœur la naissance du Divin Enfant. Il faut connaître les lieux pour savoir que cet immeuble commun abrite une chapelle. C’est là que se rassemble la communauté chrétienne d’Annaba pour célébrer la messe. Et ce vendredi soir 24 décembre, c’est Noël.

" Notre Eglise est comme une crèche" , souligne Mgr Paul Desfarges dans son homélie. L’évêque est arrivé le matin même de Constantine, à 150 kilomètres de là, pour célébrer Noël avec sa petite communauté d’Annaba, qui était Hippone, à l'époque de saint Augustin. "Notre Dieu n’est pas le tout-puissant qu’on croit, mais l’Emmanuel, le Dieu avec nous et en chacun de nous. Comment allons-nous à notre tour faire ce cadeau à nos frères Algériens ?"

Le orrespondant du journal "La Croix a rencontré Simone. Elle vit à Annaba depuis son enfance. Pied-noire d’Annaba, elle a choisi de rester à l’indépendance de l’Algérie : "Même lorsque nous ne sommes que trois ou quatre à la messe, dit-elle, nous ne sommes jamais un petit nombre : 95% de nos relations sont algériennes, alors nous arrivons à l’Eucharistie avec elles… Une de mes amies musulmanes m’a téléphoné ce matin pour me dire qu’elle serait en communion de prière avec moi ce soir."

" A la sacristie, deux jeunes musulmans se sont présentés avec un bouquet de roses pour nous souhaiter un Joyeux Noël en nous disant qu’ils sont nos frères", raconte le P. Abdellah Raphaël, prêtre maltais de l’Ordre de saint-Augustin et recteur de la basilique d’Hippone.

De l’autre côté de la basilique, les Petites sœurs des Pauvres, qui prennent soin de 32 personnes âgées, confirment : "Tout cela, ce sont des dons que nous ont apportés les gens !", s’exclame sœur Brigitte, Indienne, devant un chariot de victuailles. Le wali, préfet de la ville, et le consul français ont fait apporter eux aussi un repas de fête. " Nous vivons de la générosité des musulmans. Sans eux, nous ne pourrions rien faire", appuie sœur Joaquina Villegas, supérieure de la maison.

Après la messe de la nuit, Mgr Desfarges a célébré samedi matin dans la basilique avec les prêtres augustiniens, devant une assemblée un peu plus nombreuse : des étudiants subsahariens en nombre, mais aussi des migrants, une dizaine de travailleurs indiens venus des chantiers des environs, les six Petites sœurs des pauvres, quelques Européens dont le consul français et sa famille.

La veille, 300 travailleurs Philippins, employés du chantier de l’autoroute Est-Ouest de l’Algérie, avaient également gravi la colline à plusieurs cars pour participer à une messe de Noël en anglais. (source : La Croix)


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