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du 25 au 27 décembre 2010 (semaine 51)
 

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2010-12-27 - Chine
S'OUVRIR A L'AVENIR D'UNE ÉGLISE DIVISÉE

Actuellement professeur de théologie au séminaire de Hong Kong, le P. Savio Hon Tai-Fai vient d'être nommé Secrétaire de la Congrégation pour l'Evangélisation des Peuples, chargée de la Chine, dont le Préfet est un cardinal indien, Mgr Ivan Dias.

Membre de la Commission Théologique Internationale et Académicien Ordinaire de l'Académie Pontificale de Théologie, il est né en 1950, a prononcé ses premiers vœux religieux chez les religieux Salésiens de Don Bosco en 1969. Il fut ordonné prêtre en 1982.

Il succède au cardinal Robert Sarah, qui vient d'être nommé le 7 octobre président du Conseil pontifical "Cor Unum." Le préfet de ce dicastère romain est un cardinal indien Ivan Dias. Signe que le continent asiatique occupe une place de choix parmi les priorités actuelles du Saint-Siège.

L 'importance du choix d'une nomination chinoise est significative des orientations de Benoît XVI et de la place de ces deux puissances du monde asiatique.

Sur les 6.914.667.000 habitants du monde au 1er décembre 2010, 1.166.079.000 sont indiens et 1.341.403.000 chinois. On estime à 50 millions les chrétiens des Églises du silence et à 23 millions les fidèles de l'Église officielle. Mais, pour les fidèles catholiques, il parait plus proche de la réalité de parler de 12 à 15 millions, soit 0,75% de la population environ. En Inde, on relève 17.000.000 de catholiques de rite latin et de rites catholiques orientaux, soit 1,55 % de la population.

Cette nomination d'un évêque chinois aux côtés d'un cardinal indien, ce qui constitue une première, pourrait marquer un tournant dans la gestion romaine du dossier chinois. Le Saint Siège a-t-il voulu faire un signe de détente ou au contraire de fermeté? La question est posée alors que les rapports entre la Chine et le Vatican se sont sensiblement crispés ces dernières semaines après une ordination épiscopale illicite et la récente assemblée des représentants catholiques chinois pilotés d'une manière musclée par Pékin.

Dans les milieux bien informés cependant, ce choix a été fait bien avant la crise actuelle. Mgr Hon Tai-Fai n'est pas issu de l'Eglise clandestine chinoise. C'est un intellectuel, membre de la commission théologique internationale, un homme que Benoît XVI connait bien personnellement. Il a étudié à Londres, à Paris, à Rome. Et s'il enseigne à Hong Kong, il entretient aussi de nombreux contacts en Chine continentale.

Connu pour son indépendance, y compris par rapport à l'actuelle hiérarchie catholique chinoise, il est présenté comme un homme de dialogue, capable de négocier mais avec fermeté, surtout dans le dossier sensible des nominations épiscopales.

Au delà des spéculations, on note le désarroi des catholiques chinois, prêtres, fidèles et évêques, comme on peut remarquer qu'en Chine, par ailleurs, Mgr Vincent Zhu Weigang, qui participe à l´Assemblée nationale des représentants catholiques chinois, tout en ayant été reconnu par Rome, souligne que sa participation à l'Église patriotique officielle signifie, à ses yeux, qu'´il s´agit avant tout de réconcilier les deux branches de l´Eglise.


Mais de quelle réconciliation s'agit-il ? (source : VIS et Apic)

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