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du 6 au 8 janvier 2011 (semaine 01)
 

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2011-01-08 - Soudan
DES TRAGÉDIES AU LENDEMAIN DE L'INDÉPENDANCE

L’indépendance du Sud-Soudan va connaître de graves problèmes avec le retour de millions d’évacués quittant le Nord, tet qui n'ont rien et ne trouveront pour les accueillir ni écoles, ni hôpitaux, ni maisons et l’eau potable elle-même manque.

" Une fois passée l’euphorie de l’indépendance, il faudra se confronter avec la dure réalité des milliers et milliers de sud soudanais qui sont revenus dans le sud ou qui vont revenir et qui n’ont rien. Il n’existe ni écoles, ni hôpitaux, ni maisons et l’eau potable elle-même manque", déclare Mgr Macram Max Gassis, évêque de El Obeid.

" Le mouvement de retour a déjà commencé depuis longtemps", explique-t-il. " Je me suis rendu, voici deux semaines, dans la province de Twic dans le Nord Bahr El Ghazal, où, à ce que m’ont indiqué les autorités locales, 50.000 sud soudanais sont déjà rentrés.

" Ces personnes sont déchargées par des camions au milieu de nulle part. Elles n’ont pas même un grabat décent pour dormir. Il existe seulement un point de distribution de l’eau. Les moustiquaires manquent, tout comme la nourriture et les médicaments.

" Si l’on pense que dans la seule région de Khartoum, la capitale de l’actuel Soudan unitaire, se trouvent près de 4 millions de sud soudanais qui pourraient faire retour dans le sud, on comprend que nous nous trouvons face à une potentielle tragédie humanitaire", ajoute l’évêque de El Obeid.

Le référendum a été prévu par l’Accord global de Paix (CPI) signé à Nairobi (Kenya) en 2005 par le gouvernement central soudanais et par le Mouvement de Libération du Peuple soudanais (SPLM), accord ayant mis fin à une guerre qui a duré pendant plus de vingt ans et le gouvernement de Khartoum n’a rien fait pour rendre attrayante l’option prévoyant de conserver le sud dans le cadre d’un Soudan unitaire sous un régime d’autonomie.

" Le CPI avait prévu un délai de cinq ans avant le référendum justement afin de permettre au gouvernement central d’adopter une politique visant à convaincre les populations méridionales de conserver l’Etat unitaire. C’est en revanche le contraire qui a été fait. On n’a pas adopté une politique reconnaissant les besoins des différentes communautés composant ce pays qui est multiconfessionnel, mais on a en revanche continué à insister sur l’application de la Sharia," déclare Mgr Gassis.

Autre souci. En cas de sécession du sud, Mgr Gassis exprime sa préoccupation pour le sort de l’Eglise dans le nord du Soudan. " Qu’en sera-t-il de l’Eglise dans le nord, une fois que le Soudan se sera divisé en un Etat méridional animiste et chrétien et un Etat septentrional en grande partie islamique ? Je crains que les catholiques qui y demeureront, tout comme les coptes orthodoxes, soient traités en citoyens de deuxième classe ou pire encore, deviennent les victimes de véritables persécutions." (source : Fides)


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