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Du 6 au 8 janvier 2011 (semaine 01)
 

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2011-01-08 - France
UN JEUNE ÉVÊQUE POUR LA COMMUNAUTÉ RUSSE


On parle d'une deuxième cathédrale russe à Paris. A quelques kilomètres de là s'est implanté un séminaire pour former des prêtres qui vivront l'Orthodoxie dans la réalité ecclésiale en mutation. Et Moscou vient de nommer un évêque dans ce sens.

C’est un tout jeune évêque qui aura désormais la charge des fidèles russes résidant en France, dans la juridiction du Patriarcat de Moscou, pour les communautés orthodoxes russe d'Europe occidentale.

Mgr Nestor (Sirotenko), désigné le 24 décembre par le Saint-synode de l’Église orthodoxe russe à la tête du diocèse de Chersonèse, n’a que 36 ans ! « Je vais tenter d’assumer cette responsabilité de façon humble et efficace », confie le successeur de Mgr Innokenti (Vassiliev), nommé archevêque de Vilnius après avoir siégé à Paris pendant onze ans.

Le diocèse de Chersonèse – du nom d’une ville antique de Crimée – regroupe les communautés du Patriarcat de Moscou en France, en Suisse, en Espagne, au Portugal et en Italie. En France, sur 300.000 à 400.000 orthodoxes, 80 000 environ s’y rattachent. Ils seraient plusieurs centaines de milliers en Espagne et en Italie. C’est dire l’importance de cette juridiction sur l’échiquier orthodoxe européen, notamment pour le dialogue entre l’Église russe et l’Église catholique.

« Ce rapprochement est un vrai défi. Nous entretenons de solides rapports avec l’Église catholique, notre Église-sœur. Face à la déchristianisation de nos sociétés, nous portons les mêmes préoccupations », se plaît à répéter Mgr Nestor.

Natif de Moscou, le jeune évêque a effectué une partie de sa formation théologique à l’Institut Saint-Serge de Paris et connaît parfaitement la culture occidentale. En banlieue parisienne, il fut recteur de la paroisse orthodoxe d’Asnières qui n'était pas sous la juridiction de Moscou mais de l’archevêché des Églises russes en Europe occidentale, dépendant de Constantinople. En 2008, il devient doyen des paroisses du diocèse de Chersonèse en France et recteur de la paroisse parisienne des Trois-Saints-Docteurs.

Le choix de ce connaisseur de l’Orthodoxie française n’a donc rien d’anodin. D'autant que le nouvel évêque entretient d'amicales relations avec Mgr Gabriel dont la cathédrale se trouve rue Daru à Paris.

Les orthodoxes russes sont répartis en deux juridictions distinctes en France : d’un côté, les descendants des opposants au communisme, qui ont quitté le Patriarcat de Moscou en 1930 pour trouver refuge au sein du Patriarcat de Constantinople ; de l’autre, les fidèles relevant de Moscou, issus pour la plupart de vagues d’émigrations plus récentes. Or, la cohabitation entre ces deux entités n’a pas été sans heurts, mais ces tensions appartiennent au passé.

Ce que fait le jeune et nouvel évêque : "Nous avons la même mission, la même culture. Moi-même, j’ai exercé sous les deux juridictions. Il y a des échanges entre nos fidèles. Nous ne devons pas être des rivaux, mais comme un corps uni." (source : Eglise russe)


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