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du 9 au 12 janvier 2011 (semaine 02)
 

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2011-01-12 -
UN SOUDAN UNITAIRE ET DES RÉGIONS AUTONOMES

Si les observateurs du referendum d'indépendance du Sud-Soudan sont pleins d'espoir,
Mgr Macram Max Gassis, évêque d´El Obeid au centre du Soudan, ne partage pas leur optimisme. "Qu'en sera-t-il de l'Église au Nord-Soudan ?"

Plusieurs « observateurs » internationaux ont été envoyés au Soudan pour s´assurer du bon déroulement du référendum. Pour le sénateur John Kerry, présent à Juba, capitale du Sud-Soudan," C´est le début d´un nouveau chapitre dans l´Histoire du Soudan, et un chapitre très important. Je suis plein d´espoir. C´était formidable de voir Salva Kiir voter aujourd´hui. C´est la culmination de négociations difficiles et de plusieurs obstacles qui ont dû être levés.".

Quant au cardinal sud-africain Wilfrid Napier, délégué d´un groupe oecuménique d´observateurs, il a qualifié le référendum d´« événement historique » permettant à ceux qui ont supporté le poids de la guerre et de l´exclusion du développement de réclamer leur propre dignité.

Par contre, Mgr Macram Max Gassis, évêque d´El Obeid au centre du Soudan, ne partage pas leur optimisme : " Une fois passée l´euphorie de l´indépendance, il faudra se confronter avec la dure réalité des milliers et milliers de Sud-Soudanais qui sont revenus dans le Sud et n´ont rien. Il n´existe ni écoles, ni hôpitaux, ni maisons et l´eau potable elle-même manque."

" Le mouvement de retour a déjà commencé depuis longtemps," explique-t-il. "Je me suis rendu, voici deux semaines, dans la province de Twic dans le Nord Bahr El Ghazal, où à ce que m´ont indiqué les autorités locales, 50.000 Sud-Soudanais sont déjà rentrés. Ces personnes sont déchargées par des camions au milieu de nulle part. Il existe seulement un point de distribution de l´eau. Les moustiquaires manquent, tout comme la nourriture et les médicaments." »

Mgr Gassis, qui craint la séparation, commente ainsi la situation : "L´issue du référendum apparaît escomptée parce que le gouvernement de Khartoum n´a rien fait pour rendre attrayante l´option prévoyant de conserver le Sud dans le cadre d´un Soudan unitaire sous un régime d´autonomie.

" La Commission pour l'indépendance avait prévu un délai de cinq ans avant le référendum justement afin de permettre au gouvernement central d´adopter une politique visant à convaincre les populations méridionales de conserver l´Etat unitaire. C´est en revanche le contraire qui a été fait.

" On n´a pas adopté une politique reconnaissant les besoins des différentes communautés composant ce pays qui est multiconfessionnel, mais on a en revanche continué à insister sur l´application de la Charia ».

Et de s´inquiéter pour l´avenir de l´Eglise : « Qu´en sera-t-il de l´Eglise dans le Nord, une fois que le Soudan se sera divisé en un Etat méridional animiste et chrétien et un Etat septentrional en grande partie islamique ? Je crains que les catholiques qui y demeureront, tout comme les Coptes, soient traités en citoyens de deuxième classe ou pire encore, deviennent les victimes de véritables persécutions." (source : Fides)

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