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du 4 au 8 février 2011 (semaine 05)
 

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2011-02-08 -
Allemagne
POUR OU CONTRE LES THÉOLOGIENS CONTESTATAIRES


Face à divers courants, l'épiscopat allemand dit son désaccord avec la pétition souscrite par les 143 théologiens allemands, autrichiens et suisses, d
emandant en particulier l’abolition du célibat et l’accès des femmes au sacerdoce.

Un communiqué publié le 4 février par le secrétaire de la Conférence épiscopale allemande, le P. Hans Langendörfer, jésuite, le fait savoir en réponse au mémorandum « Eglise 2011: un tournant nécessaire » où, partant du récent scandale des abus sexuels, sont demandées des réformes dans divers secteurs de la vie de l'Église, y compris l'élection des évêques par un vote de la communauté eclésiale.

Selon le P. Langendörfer, qui reconnaît l'importance du dialogue avec le monde théologique, « le mémorandum rassemble encore une fois des idées souvent déjà débattues » et à ce niveau « n'est pas beaucoup plus qu'un premier pas ».
Mais, souligne-t-il, « sur une série de questions, le mémorandum est en désaccord avec les convictions théologiques et les déclarations de l'Eglise au plus haut niveau ».

Des questions, a-t-il ajouté cependant , qui exigent de "nouveaux éclaircissements" et seront approfondies lors de la prochaine assemblée plénière de l'épiscopat.

La Conférence des évêques d´Allemagne avait déjà réagi avec prudence, le 4 février. Elle a en même temps dit qu´elle ferait part de ses propres propositions lors de son assemblée générale en mars 2011.

" Que des scientifiques veuillent aussi participer au dialogue sur l´avenir de la foi et de l´Eglise est un bon signal, dit encore le P. Hans Langendörfer. Dans bon nombre de questions, la déclaration "entre en tension avec des convictions théologiques et des exigences religieuses hautement contraignantes."

Par contre, le théologien et psychiatre, Manfred Lütz ,a décrit cette prise de position des théologiens comme "un document de résignation et de désespoir". Il suggère même aux signataires de passer à l´Eglise protestante.

Toutes les questions controversées ont été abordées et traitées, selon lui, dans le sens d´une solution protestante. Le théologien compare leur situation à celle d´un "anglican" qui ne peut plus être d´accord avec son Eglise et qui se dirige vers l´Eglise catholique.

A ses yeux, cette déclaration ne permettra pas de faire que les choses aillent mieux. Il a mis en garde contre les divisions plus profondes à l´intérieur des Facultés de théologie, ainsi qu´au sein de la Conférence des évêques allemands. En outre, les gens seraient déçus que "les querelles intestines à l´Eglise ne prennent pas fin".

Pour le psychiatre, les demandes des théologiens sont motivées par "le pouvoir et l´impuissance". D´un côté, les professeurs pourraient "au fond faire ce qu´il veulent." D´un autre côté, ils seraient impuissants et seraient "de moins en moins pris au sérieux".

Dans les débats publics médiatiques, ajoute-t-il, "ils ne jouent plus aucun rôle important, parce qu´on veut des positions catholiques claires, parce qu´on veut si possible un évêque".

Dans un sens contraire, le Comité central des catholiques allemands "Zentralkomitee der deutschen Katholikien" (ZdK), la Confédération de la jeunesse catholique "Bund der katholischen Jugend" (BDKJ) et le mouvement de l´Eglise "Kirchenvolksbewegung" ont déjà pris position en faveur de l´initiative des théologiens.

Le mémorandum des professeurs de théologie est également soutenu par le "Cusanuswerk", une institution de l´Eglise catholique en Allemagne pour soutenir les étudiants particulièrement doués, dans tous les domaines d´étude.

Le comité du "Cusanuswerk" a relevé que les professeurs signataires ont critiqué ouvertement les abus au sein de l´Eglise et ont exhorté à réaliser les "réformes depuis longtemps attendues". Il invite les évêques "à discuter de ces préoccupations de nombreux catholiques et à chercher le dialogue de manière sérieuse." Les évêques "doivent aussi faire connaître à Rome les exigences du document".

Rappelons que, le 4 février,ces 143 théologiens catholiques d´Allemagne, d´Autriche et de Suisse ont prôné, dans une déclaration, une série de réformes dans l´Eglise catholique. Ils ont plaidé entre autres pour une participation renforcée des croyants à la désignation des évêques et des prêtres, l´ordination d´hommes mariés, une meilleure culture du droit dans l´Eglise et davantage de respect face à la liberté de conscience individuelle. Les homosexuels ou les gens divorcés et remariés ne devraient plus, pour eux, être exclus de la participation aux sacrements.

Parmi les signataires figurent plusieurs professeurs d´universités de Suisse: Edmund Arens (Lucerne), Manfred Belok (Coire), Adrian Holderegger (Fribourg), Leo Karrer (Fribourg), Walter Kirchschläger (Lucerne) et Adrian Loretan (Lucerne). (source : KNA et Apic)


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