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du 10 au 13 février 2011 (semaine 06)
 

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2011-02-13 - USA
LA TRADUCTION OFFICIELLE DU MISSEL EST IMPARFAITE

L’usage du nouveau Missel en langue anglaise qui sera obligatoire dans toutes les paroisses de rite romain des États-Unis et dans d’autres régions du monde anglophone dès le 27 novembre prochain, ne fait pas l'unanimité.

Cette traduction officielle, élaborée depuis de nombreuses années par la Commission internationale pour l’anglais dans la liturgie (ICEL) est une nouvelle traduction du missel de Paul VI, dit de la forme ordinaire. Elle a mis plusieurs années avant de voir le jour, à cause des méthodes de travail utilisées et du consensus recherché.

Le problème est inhérent à l’utilisation des langues vulgaires dans la liturgie. Ces langues évoluent très vite. Mais dans le cas présent, il fallait aussi répondre à une grande distorsion entre l’original latin et sa traduction en langue anglaise, distorsion qui avait eu pour effet un manque de précision doctrinale important.

Un exemple, mais il n'est pas le seul est la traduction du « pro multis » de la liturgie eucharistique concernant les effets de la mort de Jésus. Jusqu’à maintenant ce « pro multis » était traduit « pour tous » alors que la nouvelle traduction anglophone le traduit par « pour beaucoup », plus conforme à la doctrine de l’Église. En français, "pour la multitude".

L’ACP – association of catholic priests –, une association irlandaise, vient d’émettre plusieurs critiques contre la nouvelle traduction et demande officiellement aux évêques du pays de ne pas la mettre en application pendant une durée de cinq ans, le temps de la revoir.

Le principal reproche qui lui est faite est que cette nouvelle traduction serre de trop près l’original latin, débouchant sur un anglais trop éloigné de l’anglais quotidien et rendant donc, selon les responsables de l’association, la compréhension par les fidèles trop difficile.

Précisons que la nouvelle traduction a été approuvée par Rome. Dans le détail des revendications de cette association, on note qu’elle demande que l’on s’inspire de l’attitude des évêques allemands qui avaient décidé de refuser la bonne traduction imposée par Rome.

Le célèbre liturgiste américain Anthony Ruff, qui a longtemps travaillé au sein de cette Commission internationale ICEL se refuse à faire la promotion de la nouvelle version en langue anglaise du nouveau Missel.

Il estime que cette version officielle du Missel, est le fait d'un petit groupe sans beaucoup de consultation de prêtres ou de laïcs et que ce texte "insatisfaisant" est imposé par Rome aux Conférences nationales des évêques "en violation de leur autorité épiscopale légitime".

Le moine bénédictin, qui est professeur de liturgie et de chant grégorien à la Saint John’s University de Collegeville, dans l’État américain du Minnesota, a publié une lettre ouverte aux évêques américains. Il y annonce qu’il se retire désormais de toutes les conférences qu’il devait faire dans les diocèses américains pour présenter la nouvelle traduction du Missel.

La Conférence des évêques des États-Unis n’a pour le moment fait aucun commentaire à propos de la lettre ouverte du Père Anthony Ruff. Notons que depuis 2003, la Congrégation vaticane pour le culte divin et la discipline des sacrements a le droit de veto sur les travaux de l’ICEL, un organisme instauré en 1963 par les Conférences des évêques anglophones. (source : CNS)


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