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2011-02-13 - Ukraine
LA DÉMISSION DE L'ARCHEVÊQUE GRÉCO-CATHOLIQUE, LE CARDINAL HUSAR

Une page de l'histoire du renouveau de l'Église gréco-catholique ukrainienne se tourne avec la démission de son primat, l'archevêque-majeur le cardinal Lubomyr Husar.

Benoît XVI a accepté la démission du primat de l´Eglise gréco-catholique ukrainienne, le cardinal Lubomyr Husar, le 10 février 2011. Le haut prélat ukrainien, à la santé chancelante, a démissionné à l´approche de ses 78 ans et sera provisoirement remplacé par Mgr Ihor Vozniak, archevêque de Lviv.

Ce dernier a été nommé administrateur et est chargé de convoquer un synode des évêques de cette Eglise, synode qui procédera à l´élection du nouvel archevêque majeur de Kiev.

Lubomyr Husar est né le 26 février 1933 à Lviv, en Ukraine. En 1944, en pleine Seconde Guerre mondiale, lui et sa famille quittent l´Ukraine et se réfugient en Autriche, avant d´arriver en 1949 aux Etats-Unis.

Diplômé d´une licence en théologie, il est ordonné prêtre en mars 1958. De 1958 à 1969, il est professeur au séminaire de l´éparchie de saint Basile à Stamford, dans le Connecticut, tout en étant curé d´une paroisse de New York, de 1965 à 1969.


Puis, en 1969, il arrive à Rome pour se spécialiser en théologie à l´Université pontificale urbanienne. En 1972, il entre au monastère des moines studites à Grottaferrata, non loin de la capitale, et devient supérieur du monastère un an plus tard. De 1973 à 1984, il enseigne l´ecclésiologie à l´Université pontificale urbanienne. Ordonné évêque en avril 1977, Lubomyr Husar est nommé un an plus tard archimandrite des moines studites résidant hors d´Ukraine.

En 1993, après la chute du régime soviétique, Mgr Lubomyr Husar comme de nombreux évêques et prêtres, quittent leur exil américain et retournent en Ukraine où ils oeuvrent en faveur de la renaissance des structures de l´Eglise gréco-catholique et du retour des églises et édifices religieux que le pouvoir soviétique avait transférés à l'Exarcat orthodoxe.

En 2001, il est élu archevêque majeur de Lviv par le synode de son Eglise et a été créé cardinal par Jean-Paul II lors du consistoire du 21 février 2001. Au sein de la curie romaine, il est membre de la Congrégation pour les Eglises orientales, du Conseil pontifical pour la promotion de l´unité des chrétiens, de celui pour les textes législatifs et également de celui de la culture.

Sous la domination soviétique, et plu particulièrement après 1944-1945, l'Église gréco-catholique va témoigner de sa foi et de son attachement au Siège de Pierre, par le témoignage du martyre. Ce fut une véritable Église des catacombes, d'autant que le pouvoir soviétique détruisait les communautés qui refusaient l'allégeance de la juridiction du Patriarcat orthodoxe de Moscou.

En Ukraine occidentale principalement, environ 5 millions de chrétiens se réclament du catholicisme et relèvent presque tous de l´Eglise gréco-catholique, qui, tout en étant unie à l´Eglise romaine, conserve des traits communs avec les orthodoxes tels que l´utilisation de la liturgie byzantine et la possibilité pour les hommes mariés de devenir prêtres.

Depuis des temps immémoriaux, l´Eglise catholique orientale ukrainienne demande avec insistance au Saint-Siège l´élévation de son archevêché au rang de patriarcat. Le cardinal Husar a poursuivi cette quête avec détermination. Mais les orthodoxes russes voient d´un très mauvais oeil cette réforme qu´ils considèrent comme la marque d´un prosélytisme catholique avancé.

Les communautés catholiques latines, la plupart d'origine polonaise, regrettaient cette attitude qui rend délicat le dialogue oecuménique avec l´Eglise orthodoxe.

En août 2005, le cardinal Husar, archevêque de Lviv, a transféré son siège à Kie, qui fut le lieu du Baptême du prince russe saint Vladimir. Ce transfertdans une région majoritairement orthodoxe avait provoqué une réaction très vive de la part des orthodoxes russes. (source : Service de presse du Vatican)

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