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du 10 au 13 février 2011 (semaine 06)
 

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2011-02-13 - Kosovo
LES EXIGENCES PASTORALES ET LA DIPLOMATIE

La nomination d'un Délégué apostolique pour le Kosovo ayant provoqué quelques "remous" en raison même du statut serbe et du statut international du Kosovo qui a proclamé son indépendance, le Vatican a précisé le statut de cette nomination.

Benoît XVI a nommé en effet comme nonce apostolique en Slovénie et délégué apostolique au Kosovo Mgr Juliusz Janusz, jusqu'ici nonce en Hongrie, dans le même temps qu'il le nommait Délégué apostolique pour le Kosovo.

Un communiqué de la salle de presse du Saint-Siège précise que " la nomination d'un délégué apostolique entre dans les fonctions de l'organisation de la structure de l'Eglise catholique et, par conséquent, assume un caractère strictement interne à l'Eglise."

Ayant un caractère strictement intra-ecclésial, elle est étrangère à toute considération juridique et territoriale, ainsi qu'à toute question relative à l'activité diplomatique du Saint-Siège.

Le délégué apostolique doit répondre de manière adéquate aux exigences pastorales des fidèles catholiques" du territoire de compétence. Sa mission d'intermédiaire avec Rome concerne la vie et les exigences de communautés chrétiennes, prêtres et fidèles, dans les domaines pastoraux et sacramentaires.

C'est pourquoi le communiqué précise que cette nomination doit être considérée comme "complètement distincte de considérations concernant des situations juridiques et territoriales ou de tout autre question inhérente à l'activité diplomatique du Saint-Siège."

Dans le cas du Kosovo, la mission de Mgr Janusz s’exercera auprès de l’Église locale et non pas auprès d'un gouvernement qui d'ailleurs n’a pas encore été reconnu ni par l'ensemble de la Communauté internationale ni par le Saint-Siège.

Qu'il soit nonce en Slovénie en même temps qu'il est délégué apostolique au Kosovo n'est pas non plus sans signifcation quand on fait une récente rétrospective. D'autant que Mgr Jansz est un des meilleurs experts des Balkans, une région fort complexe.

La disparition de la Yougoslavie continue en effet de causer bien des problèmes en raison même de la disparité des nationalités et des religions, en particulier pour l'Église orthodoxe serbe.

Rappelons que la République fédérative de Yougoslavie comprenait six républiques : la République populaire de Bosnie-Herzégovine (capitale Sarajevo), la République populaire de Croatie (capitale Zagreb), la République populaire de Macédoine (capitale Skopje), la République populaire de Monténégro (capitale Titograd), la République populaire de Serbie (capitale Belgrade), incluant le Kosovo (capitale Pristina) et la Voïvodine (capitale Novi Sad), et la République populaire de Slovénie (capitale Ljubljana).

La Slovénie (ex-yougoslave) proclame son indépendance en 1991. Le Kosovo, à majorité albanaise, et la Voïvodine, à forte minorité hongroise, restent des provinces autonomes de la Serbie. Au Kosovo, les Albanais réclament à leur tour le statut de république à part entière, devenant de plus en plus majoritaires. En 1999, on estime que le Kosovo compte 1 600 000 Albanais, contre 220 000 Serbes.

La nomination du nonce en Slovénie comme délégué apostolique au Kosovo ravive un passé qui n'est pas oublié en particulier par les Serbes. Sa présence en tout cas sera d'un grand appui pour Mgr Dode Gjergji, évêque depuis 2006, de la capitale du Kosovo Pristina. (source : VIS et Courrier-Balkans)


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