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du 14 au 17 février 2011 (semaine 06)
 

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2011-02-17 -
LA GRÂCE SACRAMENTAIRE NE PASSE PAS PAR L'I.PHONE

L´application iPhone, qui se présente comme une aide à la préparation de la confession, ne propose pas, contrairement à ce que pouvait suggérer son titre original ("A priest in your pocket"), l´absolution de ses péchés en ligne.

C´est donc pour lever cette ambiguïté, mais aussi pour répondre au battage médiatique qui a accompagné, ces derniers jours, le lancement de l´application en Corée du Sud, que la Conférence des évêques du pays a publié, le 10 février 2011, une déclaration rappelant les principes de l´Eglise catholique sur le sujet.

Le porte-parole du Vatican, le Père Federico Lombardi, a en effet déclaré à la presse, au sujet de l´application "Confession", que le sacrement de la pénitence demandait nécessairement un rapport de dialogue personnel entre le pénitent et le confesseur et l´absolution de la part du confesseur présent
.

En aucun cas ce dialogue personnel ne peut être remplacé par aucune application informatique. "On ne peut pas empêcher quelqu´un de réfléchir en vue de la confession à l´aide d´outils numériques", a-t-il toutefois précisé, mais cela ne remplace en aucun cas le sacrement."

La notice de présentation de "Confession" précise bien que cette "préparation à l´acte de pénitence" ne dispense "en aucun cas de l´absolution par un prêtre".

Destinée à l´iPad, l´iPhone et l´iPod Touch, cette application créée par la société Little iApps, propose un examen de conscience, un guide pas à pas du sacrement, l´acte de contrition et autres prières, avec un profil sécurisé destiné à aider le croyant "à progresser" d´ici sa prochaine confession.

Mais "préparation" ne signifie nullement "absolution
sacramentelle".

Déjà en 2002, le Vatican rappelait que "la réalité virtuelle ne peut remplacer la présence réelle du Christ (...)" et que la "confession en ligne" ne peut avoir valeur sacramentelle. Pour exemple, en France, la Conférence des évêques a publié en 2005 une déclaration réaffirmant "l´invalidité de la confession par Internet", puis en 2010, de la confession par téléphone. En 2005, la Conférence épiscopale du Pérou déclarait invalides "les confessions cybernétiques" et, en 2008, le patriarche copte d´Egypte interdisait la confession par téléphone, une pratique qui se répandait depuis quelques années parmi les fidèles.

Cette question vient d'être relancée par le succès de l´application "Confession par IPhone" en Corée du Sud, succès n´est certainement pas sans rapport avec les difficultés que les catholiques déclarent éprouver envers ce sacrement.

En 2007, une enquête de l´épiscopat sud-coréen avait révélé que la principale raison de l´éloignement de l´Eglise, qu´évoquaient les non-pratiquants, était la pratique de la confession, avec notamment l´obligation du "pangong", propre à l´Eglise de Corée.

Cette tradition, qui remonterait au temps des persécutions du XIXe siècle, où les chrétiens ne rencontraient que très rarement leur clergé, impose au fidèle de présenter un "billet de confession", tamponné par un prêtre, prouvant qu´il a bien reçu le sacrement de la réconciliation et ce, au moins deux fois par an
, avant Noël et Pâques.

Pour de nombreux catholiques en Corée du Sud, et surtout pour les nouveaux baptisés, l´obligation du "pangong" avait été décrite comme "pesante" et "trop formelle". Une pratique certes à l´opposé de la liberté et de l´anonymat que semble offrir une application numérique.

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