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du 14 au 17 février 2011 (semaine 06)
 

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2011-02-17 - France
BATISSEURS D'ÉGLISE, UNE AVENTURE HUMAINE ET SPIRITUELLE

Le tissu rural est en mutation avec la naissance de grandes zones urbaines. Même informels les groupes de fidèles de l’Église connaissent une grande vitalité et la pastorale paroissiale doit s'adapter. Un livre en éclaire les enjeux pour l'avenir.

Son auteur fut l'évêque d'Evry dans la région parisienne. En 1966, le diocèse n'avait pas 500.000 habitants. Aujourd'hui il dépasse les 2.000.000. En 1966, l'aglomération d'Évry comptait 7.113 habitants. Aujourd'hui l'agglomération d'Évry, c'est 150.000 habitants, 6.000 habitants au km2

Il y avait là une église rurale. Il fallait bâtir une Église à la mesure de l'avenir au moment même où les prêtres diocésains ne pouvaient plus répondre à l'attente de ces nouveaux arrivants déracinés et pour lesquelles la pastorale traditionnelle se révèlait inadaptée, malgré la nostalgie de riches traditions.

Guy Herbulot va planter une nouvelle cathédrale, au coeur de la ville nouvelle. Une construction hardie. Mais plus que les briques et la pierre, il y bâtit une Église faite d'hommes et de femmes, de jeunes et de moins jeunes. Il y a là par exemple la naissance d'un campus universitaire de plus de 15.000 étudiants.

Et c'est une aventure de la foi qu'il initie. Il lance dans cette aventure des laics, hommes et femmes, jusque là habitués à rendre service au prêtre et maintenant conviés à recevoir, avec lui, une coresponsabilité pastorale dans une jeunesse impatiente, des adultes pressés, souvent stressés, et des anciens dépassés.

Dans son livre, Mgr Herbulot retrace le déroulement de cette dynamique ecclésiale, pour s'adapter à une société en pleine mutation, dans le sillage de Vatican Il.

Une vitalité associative à l’échelle d’un diocèse, qui est à l’image de toute la France : l'Église repose certes sur des paroisses, mais désormais sur des laïcs, qui s'unissent dans leur lieux résidentiels mais aussi en centaines d’associations où ils sont actifs dans des domaines extrêmement divers.

Depuis, les nombreux synodes diocésains confirment l'intuition de 1978 que nous livre l'évêque d'Évry dans son livre. Des responsables laïcs se sont retrouvés, début février, pour une journée au siège de l'épiscopat.

Ces laïcs on les trouve dans l’éducation, les groupes de jeunes, la santé, la famille, la vie spirituelle, sans oublier tous les mouvements d’action catholique, générale ou spécialisée.

Au total, estime-t-on à l’épiscopat, elles regrouperaient entre 350 000 et 400 000 membres actifs avec quelques « poids lourds » comme les Équipes du Rosaire (100 000 membres), le Mouvement chrétien des retraités (MCR, 90 000), l’Action catholique ouvrière, (ACO, 10 000), le Mouvement chrétien des cadres et dirigeants (MCC, 6 000)…

Sans oublier les communautés nouvelles, dont le rayonnement s’étend au-delà des membres eux-mêmes, comme le Chemin-neuf, l’Emmanuel, les Focolari, Alpha ou Fondacio.

Les responsables laïcs qui se sont réunis au début de février ne se paient pourtant pas de mots, car ils sont conscients de la difficulténée du'ne mutation incontrôlable.

Longtemps, on a opposé les mouvements d’Église, par nature tournés vers la mission, aux paroisses, qui avaient traditionnellement un rôle d’encadrement. Puis on a comparé les associations « anciennes » , type action catholique, aux communautés nouvelles créées dans les années 1970, jugées plus dynamiques. Mais aujourd’hui, toutes ont le même sentiment que leurs structures « ont de la peine à répondre aux défis de l’époque » , comme le souligne de son côté Mgr François Maupu, évêque de Verdun, chargé des mouvements et associations de fidèles pour la conférence épiscopale.

" Difficile d’attirer les plus jeunes à travers un charisme précis". Les groupes qui marchent ont un fonctionnement très différent de leurs aînés. Les membres peuvent ne pas habiter au même endroit, mais ils restent en contact, le réseau d’amitié étant plus important que celui, territorial, de la paroisse.

Comme le note Mgr Maupu, "nous devons accepter que les nouvelles générations soient très diverses, difficiles à cerner, et qu’on ne puisse les faire entrer dans un moule préétabli."

"L'avenir ne se bâtit pas que sur un retour au passé." (source : CEF)


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