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du 14 au 17 février 2011 (semaine 06)
 

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2011-02-17 - Suisse
C'EST L'INSTITUTION QUE QUITTENT LES FIDÈLES

Entre 25.000 et 30.000 personnes ont quitté l´Eglise catholique en 2010. Leur nombre est difficile à évaluer précisément, d'autant ces départs sont plus importants au niveau communautaire que dans leurs aspects statistiques et financiers.

L'évaluation est difficile en raison des différents régimes d´appartenance dans les cantons, a affirmé le secrétaire général de la Conférence centrale catholique romaine (RKZ), Daniel Kosch. Mais il est clair que le nombre de sorties "a de nouveau considérablement augmenté".

Il est également difficile de mesurer les conséquences de toutes ces sorties sur les finances de l´Eglise catholique, car les systèmes de financement des Eglises diffèrent encore une fois d´un canton à l´autre. Mais si une personne très aisée quitte sa communauté paroissiale, cela peut avoir de graves conséquences matérielles.

Du fait que l´Eglise n´est pas en premier lieu une organisation mais une communauté de croyants, "pour elle la signification d´une sortie est clairement plus importante au niveau communautaire que dans ses aspects statistiques et financiers", souligne Daniel Kosch.

Derrière la majorité des décisions de quitter l´Eglise, on ne trouvera pas une décision liée à la foi, ni une volonté claire de se séparer. Les gens veulent surtout tourner le dos à l´Eglise en tant qu´institution, du fait qu´ils n´ont "plus de liens vivants avec elle et ne vivent plus dans un milieu avec des gens pour lesquels elle a encore une grande signification".

Des recherches scientifiques ont démontré que là où les liens ecclésiaux sont nettement en perte de vitesse, les sentiments d´irritation mènent beaucoup plus vite à la sortie d´Eglise. Ajoutés à ces irritations, provoquées par exemple par des prises de position jugées déplaisantes, "des impôts ecclésiaux jugés bien trop élevés" peuvent aussi contribuer à une décision de sortie. Mais là où les liens sont plus solides, affirme le secrétaire général de la RKZ, "les fidèles résistent aux crises, aux lenteurs des réformes et aux autres questions ouvertes sur l´Eglise".

Il semble cependant que le nombre de membres de l´Eglise catholique en Suisse ne chute pas, et augmente même parfois, notamment grâce à l´immigration. Mais, estime Daniel Kosch, cela ne doit pas constituer une consolation.

L´Eglise en Suisse doit surtout faire en sorte que ceux qui sont en "stand-by de sortie", à savoir encore membres mais en gardant de la distance avec l´Eglise, deviennent des personnes qui se trouvent au moins en "stand-by d´appartenance".

Daniel Kosch souhaite que "tous ceux qui influencent et forment l´Eglise - et pas seulement les évêques, les prêtres et autres agents pastoraux, mais nous tous" essaient de faire de l´Eglise un lieu d´expérience "où une communauté vit, où l´on peut expérimenter du sens et se confronter aux questions pertinentes, où l´espérance se perçoit et où la misère diminue". (source : Apic)


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