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du 17 au 20 février 2011 (semaine 07)
 

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2011-02-20 - Tanzanie
LE PRÉSIDENT JULIUS NYERERE SERA-T-IL BÉATIFIÉ?


Le site des Missionnaires d'Afrique vient d'annoncer l'ouverture du processus canonique pour la béatification de Julius Nyerere, premier président de la République de la Tanzanie et un saint discret parmi les Chefs d’Etats africains.

La stature de Julius Nyerere est exceptionnelle parmi les figures politiques de l'Afrique.

Il était d’origine paysanne, mais d’une noble famille, le fils du Chef de l’ethnie Zanaki, une des ethnies les plus petites en Tanzanie et en Afrique avec une population totale d’environ 40,000 membres. Etudiant, il était célèbre pour son éclat extraordinaire et pour sa pensée originale comme il le sera tout au long de sa vie. Il fut même appelé "le philosophe- roi". Cependant, il a souvent été félicité pour son humilité et sa simplicité.

L’identité africaine de Nyerere l’a également conduit – à la différence de beaucoup de ses contemporains africains éduqués aussi bien que ceux d’aujourd’hui à l'occidentale– à un respect sincère et profond pour la culture et les traditions africaines.

Bien qu’il critiquait clairement certains aspects déshumanisants de ces cultures et traditions, et appelait au changement lorsque cela s’avérait nécessaire, il ne s’est jamais complu dans l’idée de nommer l’ensemble des cultures, langues et traditions africaines comme « primitives, » ou qui seraient incapables de véhiculer la pensée moderne.

Son engagement de catholique montrait une foi profonde, mais elle ne signifiait ni naïveté ni partialité. Nyerere ne craignait pas de critiquer le clergé et la hiérarchie de sa propre Eglise catholique lorsqu’il pensait que cette critique s’avérait nécessaire, mais toujours de manière respectueuse, et souvent humoristique.

Très attaché à son Église, il pouvait prier sincèrement avec des croyants d’autres convictions religieuses, et l’a souvent fait. "Mwalimu" Nyerere estimait qu’il y avait autant de valeurs positives et morales dans les religions africaines que dans n’importe qu’elle autre religion. Les connaissant bien, il ne voulut jamais les comparer à l'Évangile, révélation de la pensée de Dieu.

En refusant de mépriser n’importe quelle religion, Nyerere montrait un esprit de tolérance, celui-la même qui est nécessaire pour une rencontre ou un dialogue interreligieux.

Dans un article publié par
« Service » (Saint Augustine University of Tanzania), le P. Laurent Magesa, prêtre et théologien tanzanien, écrit : " A l’heure même où une certaine partie de la population africaine essaie de se débarrasser de quelques uns de ses dirigeants, il est bon de se rappeler qu’il existe une autre histoire, celle d’une population qui, elle, remercie pour la qualité de quelques autres figures politiques. Puisse Nyerere continuer à inspirer des vocations de dirigeants sincères et dévoués, au service de chacun et du bien commun." (source : MAFR)

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