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du 17 au 20 février 2011 (semaine 07)
 

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2011-02-20 - Chine
UN ÉVÊQUE QUI A VÉCU DANS LA COMMUNION ECCLÉSIALE


La province du Guizhou comptait deux évêques, l'un Mgr Paul Xiao, évêque "officiel"et Mgr Hu Daguo, évêque "clandestin", qui demeurait près de l'évêque officiel, à la cathédrale où il servait comme prêtre, le diocèse se chargeant de son entretien.

Le 17 février,
l’évêque « clandestin » du diocèse de Shiqian, Mgr Augustine Hu Daguo, s’est éteint à l’âge de 88 ans. Souffrant d’un cancer de l’estomac, Mgr Hu vivait depuis plusieurs années dans des locaux attenant à la cathédrale Saint-Joseph où il côtoyait en bonne intelligence l’évêque coadjuteur « officiel » du lieu, âgé de 43 ans et ordonné en communion avec Rome le 8 septembre 2007.

Mgr Hu Daguo avait reçu l’ordination épiscopale des mains de Mgr Peter Fan Xueyan, alors évêque « clandestin » de Baoding, dans le Hebei. La cérémonie s’était déroulée en 1987 dans la clandestinité et ce n’est qu’un peu plus tard que Rome l’entérina. Les autorités chinoises toutefois n’ont jamais reconnu cette ordination et n’ont toléré Mgr Hu que sous sa qualité de prêtre catholique, l’empêchant de résider à Shiqian et le cantonnant dans l’enceinte de l’évêché de Guiyang, ville distante de 320 km de Shiqian.

Une messe de requiem a été célébrée dans la chambre même de l’évêque défunt. Puis , la dépouille a été transportée dans la cathédrale afin que les fidèles puissent lui rendre un dernier hommage avant les funérailles, prévues le 20 février. Selon les informations disponibles, le corps est exposé à la dévotion des fidèles est revêtu de ses seuls insignes sacerdotaux, sans distinction épiscopale.

Les trois diocèses officiels de la province du Guizhou, à savoir Anlong, Guiyang et Shiqian, ont été fusionnés en une seule et même entité, le diocèse de Guizhou, en 1999. Mgr Anicetus Wang Chongyi, 93 ans, très diminué, en est l’évêque « officiel » et Mgr Paul Xiao est son évêque coadjuteur, tous deux étant également reconnus par Rome comme évêques légitimes.

Mgr Hu Daguo laisse, au sein de la population catholique, le souvenir d’un homme de Dieu fidèle et intègre. Un prêtre qui exerce au sein des communautés « officielles » le décrit comme attentionné et attentif aux personnes. « Pour un évêque qui est dans l’impossibilité d’exercer son épiscopat, la mort est une délivrance », ajoute-t-il. Un autre prêtre, exerçant lui au sein des communautés « clandestines », dit vouloir espérer être aussi « fidèle à Jésus » que Mgr Hu a pu l’être tout au long de sa vie.

Né en 1922 dans une famille catholique du Guizhou, Mgr Hu est entré au petit séminaire à l’âge de 12 ans. En 1939, il est accepté au grand séminaire et n’est ordonné prêtre qu’en 1951 du fait des bouleversements induits par la guerre. Nommé vicaire d’une paroisse et enseignant au grand séminaire, il vit la mise en place du régime communiste et est arrêté en 1955.

Accusé de crimes contre-révolutionnaires, il est condamné à la réforme par le travail et ce n’est qu’en 1979 qu’il retrouve la liberté. De nouveau prêtre en paroisse, il est aussi à nouveau enseignant au séminaire régional du Sichuan, à Chengdu, avant d’en être chassé pour sa fidélité au Pape. Il fut ordonné évêque « clandestin » en 1987. (source : EDA)


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