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du 17 au 20 février 2011 (semaine 07)
 

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2011-02-20 - Pakistan
RENDRE IRRÉFORMABLE LA LOI ANTI-BLASPHÈME


Quiconque s’oppose à la réglementation controversée concernant le blasphème« doit être considéré comme blasphème et ennemi de l’islam » : c’est ce qu’affirment les groupes radicaux islamiques qui entendent ainsi rendre la loi irréformable.

La mise en oeuvre de cette réglementation " placerait les minorités religieuses dans une situation qui réduisait au silence tout désaccord."

Sherry Rehman, la parlementaire du "Pakistan People Party" qui avait déposé une motion au Parlement afin de modifier la loi sur le blasphème, vient d’être victime de cette tentative. Un tribunal de Multan l’accuse et entend l’inculper. A cet effet, il cherche actuellement un commissariat de police en mesure de satisfaire cette intention et d’enregistrer un FIR (First Information Report), la plainte officielle déclenchant la procédure légale.

" La situation s’aggrave. Les radicaux voudraient condamner à mort quiconque s’oppose à la loi sur le blasphème et personne ne semble vouloir les arrêter", déclare Joseph Nadeem, laïc catholique, responsable de la « Renaissance Education Foundation », une ONG qui gère des écoles à Lahore et promeut l’instruction pour des milliers d’enfants et de jeunes chrétiens et appartenant à d’autres minorités religieuses.

" Nous en sommes au paroxysme : qualifier de blasphème les personnes qui critiquent la loi sur le blasphème est absurde et devient une arme pointée à la tempe de nombreux chrétiens. Nous sommes indignés et préoccupés parce que l’extrémisme islamique hausse le ton", » remarque, de son côté Haroon Barket Masih, Président de la « Fondation Masishi » qui fournit l’assistance légale et matérielle à Asia Bibi et à sa famille.

Dans une telle ambiance, le P. Père Bonnie Mendes, prêtre pakistanais et coordinateur régional du Département Asie de la Caritas Internationalis" entend cependant signaler quelques notes positives : " Le dialogue interreligieux qui, malgré les tensions sociales, se poursuit à tous les niveaux ; le courage de certains musulmans. Par exemple, l’agent de police musulman blessé lors du guet-apens tendu aux frères Emmanuel en juillet 2010 (deux chrétiens accusés de blasphème et tués devant le tribunal de Faisalabad) a annoncé qu’il témoignera contre les meurtriers qui se trouvent encore en liberté."(source : Fides)


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