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du 17 au 20 février 2011 (semaine 07)
 

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2011-02-20 -
MAIS QU'APPELLE-T-ON LA TRADITION ARCHITECTURALE


Dans "L'Osservatore Romano", le cardinal Ravasi a critiqué les nouvelles églises construitent avec l'approbation de la Conférence des évêques. Le vaticaniste Sandro Magister se permet quelques remarques dans ses rubriques.

Le cardinal Ravasi et l'"architecte star" Paolo Portoghesi critiquent les nouveaux édifices sacrés construits en Italie avec l'approbation de la conférence des évêques, sous la raison qu'ils rompent avec la tradition et qu'ils déforment la liturgie.

Dans "Chiesa" il illustre ces remarques par trois images et un commentaire de Timothy Verdon. Un détail de la porte en bois de l'antique basilique Sainte-Sabine, à Rome, qui date du Ve siècle ; la deuxième, l'intérieur de l’église Saint-Etienne-le-Rond, à Rome, qui date elle aussi du Ve siècle ; et la troisième, un croquis d’une église inaugurée à Milan en 1981, celle de la paroisse Dieu le Père.

La question est inévitable : les constructions modernes doivent-elles être en continuité ou en rupture avec la tradition architecturale, liturgique et théologique de l’Église ? Et quelle tradition ? celle du Vème siècle ? celle de la période romane ou gothique ? celle de l'époque baroque ?

Reproduire un édifice antique ou les critères esthétiques suffisent-ils pour juger de la qualité architecturale, liturgique et "mystique" d’une nouvelle église ?

"L'Osservatore Romano", le quotidien du Saint-Siège, a accueilli plusieurs signatures critiquent sévèrement, dans ces multiples interventions, quelques-uns des exemples les plus admirés de la nouvelle architecture sacrée qui ont été approuvés par l'épiscopat italien.

Le cardinal Ravasi a choisi des mots "rugueux" pour lancer des attaques contre ces églises modernes de son collègue le cardinal Ruini "dans lesquelles on se sent perdu comme dans une salle de congrès, distrait comme dans un palais des sports, écrasé comme dans un sphéristère, abruti comme dans une maison prétentieuse et vulgaire".

Aucun nom n’était cité. Mais le 20 janvier, de nouveau dans "L'Osservatore Romano", l'architecte Paolo Portoghesi a pris pour cible, de manière explicite, les trois églises ayant remporté le concours national lancé en 2000 par la conférence des évêques d’Italie. Elles ont été réalisées respectivement à Foligno par Massimiliano Fuksas, à Catanzaro par Alessandro Pizzolato et à Modène par Mauro Galantino.

Portoghesi est lui-même un "architecte star" de réputation mondiale : la Grande Mosquée de Rome porte sa signature. Depuis un moment déjà, il critique quelques unes des nouvelles églises qui ont été construites par ses collègues, des architectes à la mode avec les applaudissements des hiérarchies.

Certes, il en reconnaît les qualités esthétiques, l'harmonie des volumes, la netteté rationaliste. Il reconnaît également l'intention de l'architecte de "donner davantage de dynamisme à l'événement liturgique".

Mais c’est pour se demander ensuite : "Où sont les signes sacrés qui rendent l’église reconnaissable en tant que telle ?"

Et il donne quelques exemples : un grand espace vide aux deux extrémités duquel sont placés l'autel et l'ambon. L’opposition des deux groupes l’un à l’autre et l’errance des célébrants entre ces deux pôles perturbent non seulement l’unité traditionnelle de la communauté qui prie mais également ce qui a constitué la grande conquête du concile Vatican II, l'image d’assemblée du peuple de Dieu en marche.

Il en oublie que la Parole de Dieu fut longtemps reléguée à une chaire lointaine, dans la nef, dans des traditions séculaires.

Il regrette que la représentation du Crucifié soit placée du côté de l’autel. Mais il en oublie que la croix de l'autel est, selon la tradition romaine latine remontant au Vème siècle, la croix de la procession d'entrée de la communauté. Et que sur l'autel, c'est la présence réelle du Christ Eucharistique qui est au centre de la liturgie.

Et si les architectes de l'époque romane en étaient restés à reproduire les architectures antiques, aurions-nous la basilique Saint-Pierre de Rome ? (source : Chiesa)


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