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du 17 au 20 février 2011 (semaine 07)
 

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2011-02-20 -
LA LAÏCITÉ ET LA PLACE DES RELIGIONS


Le pasteur Claude Baty, président de la Fédération protestante de France (FPF) "craint le pire" à propos du débat annoncé en France sur les cultes dans la République laïque et juge "malsain" de "stigmatiser une seule religion, l'islam".

Dans le même temps et sur un registre différent, le Premier ministre britannique a jeté un pavé dans la mare en faisant le lien entre multiculturalisme, extrémisme ideologique et terrorisme islamique. Le modèle anglosaxon situé à l’opposé du modèle d’intégration français , rappelle  qu’il ne s’agit pas d’un discours de rupture car depuis les attentats de Londres de 2005 , le multiculturalisme du Royaume-Uni a déjà été remis en cause.

En France, Jean-François Copé, secrétaire général de l'UMP, se dit particulièrement inquiet en raison de "la façon dont on annonce ce débat" : "On pose d'emblée que la religion fait partie de la sphère privée, alors qu'on n'abandonne pas sa religion à la porte du temple, de l'église ou de la mosquée."

Chacun doit pouvoir s'exprimer dans la société comme protestant, catholique, musulman, athée, ajoute-t- il en substance : "Tous les citoyens ont des convictions qui les font agir et parler, ils n'ont pas à s'en cacher."

" En fait, le débat tourne autour des prières dans la rue, et dans ce cas ce qui est en cause c'est l'ordre public. Si on veut les interdire, c'est au titre du trouble à l'ordre public, pas au titre de la laïcité, ou alors il faut aussi interdire les processions catholiques", argumente-t-il. Et "viser spécifiquement les prières des musulmans dans la rue, c'est stigmatiser une seule religion, l'islam, et c'est malsain".

Le président français Nicolas Sarkozy souhaite fixer des règles concrètes à l'islam en France à l'issue d'une convention de l'UMP qui se tiendra le 5 avril sur la laïcité et la place des religions.

" Il n'est pas question d'avoir une société française qui subirait un islam en France. Nous sommes une société laïque... Il faut aboutir à un corpus idéologique sur la place des religions en 2011".

Mohammed Moussaoui, le président du Conseil français du culte musulman (CFCM), juge "louable" de se pencher sur l'exercice des cultes en France mais redoute que le débat ne "dérape" sur une mise en cause de l'islam, comme celui sur l'identité nationale.

" Regarder la place des religions dans la République est un souhait louable, a dit M. Moussaoui, et il est vrai que l'islam a des spécificités, qu'il faut se pencher sur la construction de mosquées et la formation des imams. Nous, CFCM, nous sommes partisans d'un islam de France qui respecte les lois de la République, dont la liberté de culte, et pour cela nous avons besoin du soutien de l'Etat." (source : AP)


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