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du 21 au 24 février 2011 (semaine 07)
 

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2011-02-24 -
LA RENCONTRE AVEC AL-AZHAR EST SUSPENDUE


La traditionnelle rencontre
programmée pour les 23 et 24 février à Rome entre le Vatican et l´Université Al-Azhar n´aura pas lieu. Le Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux est sans nouvelle de ses interlocuteurs égyptiens.

Cette rencontre entre le Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux et l´Université égyptienne sunnite Al-Azhar était programmée pour les 23 et 24 février.

Le 20 janvier, la plus importante institution de l´islam sunnite avait annoncé sa décision de suspendre ses relations avec le Vatican suite aux appels lancés par le pape aux gouvernants du Moyen-Orient à défendre les minorités chrétiennes.

"Nous n´avons pas de nouvelles de nos amis", a confié le Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux, notant en outre que la rencontre devait avoir lieu les 23 et 24 février. Et de rappeler que les autorités de l´Université Al-Azhar, le grand imam Ahmed El-Tayyeb en tête, "ont voulu geler le dialogue avec le Vatican, jusqu´à une date indéterminée".

Une attitude que ne partage pas le Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux. Son président, le cardinal Jean-Louis Tauran, avait en effet assuré à plusieurs reprises que le Vatican restait ouvert au dialogue et demeurait toujours disponible pour participer à la réunion.

Paradoxalement, un autre colloque à caractère interreligieux a eu lieu le 23 février à Rome, en présence de représentants de l´Université musulmane cairote. Organisé par la Communauté Sant´Egidio, il était intitulé : "Chrétiens et musulmans - Pour un avenir commun". Muhammad Rifaa al Thatawi, porte-parole de l´Université, et Hasan Shafie, représentant spécial du grand imam, sont intervenus lors de cette rencontre où le Vatican était représenté par Mgr Cyril Vasil, secrétaire de la Congrégation pour les Eglises orientales.

En marge de cette conférence sur le dialogue interreligieux organisée par la Communauté Sant´Egidio, l´ancien porte-parole de l´Université égyptienne islamique Al-Azhar a demandé, devant une poignée de journalistes, que Benoît XVI, qui s´est "excusé pour l´Holocauste, considère les Croisades comme une agression".

Muhammad Rifaa al Tahtawi a souhaité que le Pape défende davantage les droits des Palestiniens. Il est aussi revenu sur la décision du grand imam Ahmed El-Tayyeb, à la tête de l´université sunnite, de geler ses relations avec le Vatican .Il a rappelé le respect de l´Egypte pour le Vatican et le Pape, "symbole de paix et de justice dans le monde et dont l´autorité humaine est universelle".

Il a souligné que ce qu´on exige du Pape n´est pas ce qu´on exige des autres, car il est jugé selon son statut. "Nous voulons qu´il fasse un geste pour que les musulmans sentent qu´il se soucie d´eux en tant qu´êtres humains, comme il se soucie de tous les autres", a déclaré l´ancien porte-parole, avant de procéder à une longue série de doléances.

"Le Pape s´est excusé pour l´Holocauste, mais il n´a jamais considéré les Croisades comme une agression", a surtout déploré le représentant égyptien. Pourtant, le 12 mars 2000, Jean-Paul II avait célébré, en la basilique Saint-Pierre, une cérémonie de "demande de pardon", dont le point culminant était la prière universelle, qui énumérait les fautes pour lesquelles le pape polonais souhaitait le repentir de l´ensemble de l´Eglise. Cela impliquait les péchés "commis dans le service de la vérité", dont l´Inquisition et les Croisades.

Par ailleurs, selon Muhammad Rifaa al Tahtawi, l´Université Al-Azhar veut un dialogue fructueux, qui donne de vrais résultats et basé sur un respect mutuel. Ce dernier a en outre plus largement expliqué que cette institution sunnite et le monde islamique en général avaient "le sentiment de ne pas être traités d´égal à égal".

Il est revenu sur la manière dont avait été prise la décision de geler les relations avec le Vatican, le 20 janvier dernier. Selon lui, elle est le seul fait du grand imam Ahmed El-Tayyeb. Si elle a été bien accueillie par le peuple, différents représentants égyptiens ne l´ont, au contraire, pas appréciée. Les diplomates du pays ont aussi fait part de leur désapprobation, a révélé l´ancien porte-parole, ajoutant que cette décision avait encore provoqué le mécontentement de "certains gouvernants". (source : VIS et Apic)

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