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du 25 au 28 février 2011 (semaine 08)
 

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2011-02-28 -
LE GRAND ET SAINT CONCILE DE L'ÉGLISE ORTHODOXE

La commission préparatoire du saint et grand concile de l’Eglise orthodoxe (le premier depuis 1100 ans) s’est réunie au centre orthodoxe de Chambésy (Genève) du 22 au 26 février, présidée par le métropolite Jean de Pergame.

La commission inter-orthodoxe avait pour mission d’achever l’étude des questions de l’autocéphalie et des modalités de sa proclamation, ainsi que des diptyques orthodoxes.
Le métropolite Jérémie en assurait le secrétariat.

L ´assemblée pourrait commencer "cette année ou, au plus tard, en 2012".Dans sa première réunion, du 22 au 26 février, la "Commission interorthodoxe préparatoire" a tout d'abord voulu clarifier la question de l´ordre hiérarchique entre les 14 membres de la famille orthodoxe, une question qui est une pomme de discorde entre les différents patriarcats. Traditionnellement, le patriarche oecuménique de Constantinople, depuis 1991 Bartholomée I, bénéficie dans l´orthodoxie d´un primat d´honneur.


Selon le communiqué publié à l'issue de ces journées, la commission inter-orthodoxe avait pour mission d’achever l’étude des questions de l’autocéphalie qui était restée en suspens depuis sa précédente réunion. Une longue discussion sur ce thème n’a pas permis d’aboutir à une décision à l’unanimité. Etant donné que d’après le règlement en vigueur les décisions de la commission doivent être prises à l’unanimité, un accord n’a pu être conclu sur la question de l’autocéphalie et la manière de la proclamer, question qui demeure dès lors à nouveau en suspens.

La commission a ensuite étudié la tradition théologique, liturgique et canonique de l'Eglise orthodoxe relative aux " diptyques " ou l'ordre canonique de préséance des primats des Eglises territoriales. Là encore, les avis entre les délégations sur la question divergent.

La position du patriarcat de Moscou en la matière aurait en particulier suscité l'inquiétude de certaines autres Eglises. Des difficultés sont nées également venant des Eglises de Géorgie, de Chypre, de Pologne et d'Albanie qui toutes les quatre ont demandé à ce que soit revue leur place respective dans les dyptiques. " Sur chacune de ces demandes, il n'a pas été, pour l'instant, possible d'aboutir à un consensus ".

Or la commission a souhaité que la pratique actuelle de l’Eglise orthodoxe en la matière soit revue et a unanimement émis l’avis qu’il s’imposait d’établir des diptyques uniformes dans l’Eglise orthodoxe, en tant qu’expression concrète de son unité.

En raison de son ancienneté, l'Eglise de Géorgie demande son élévation au 6e rang dans les saints diptyques de toutes les Eglises orthodoxes. Il en est de même pour l'Eglise de Chypre en vue de son inscription à un rang supérieur dans les saints diptyques de toutes les Eglises orthodoxes.

Selon le métropolite Jérémie (Kalligiorgis), le lieu du concile n´a pas été officiellement fixé.

Également au centre de la rencontre se sont trouvés les défis de la pastorale vis-à-vis des changements politiques, sociaux et idéologiques qui ont traversé l´Europe et le monde au cours des deux dernières décennies.

Lors de la conférence de presse, le métropolite a estimé que le deuxième concile de Vatican (1962-1965) et le prochain concile orthodoxe sont "étroitement apparentés". Il s´agit dans les deux cas d´une "redécouverte de la collégialité de la charge d´évêque par opposition au seul primat papal".

Mais il a souligné cependant que le concile orthodoxe ne suit pas la réforme liturgique de Vatican II, ni les autres innovations de l´Eglise catholique.

Rappelons que le secrétaire de cette commission préparatoire est
le Métropolite Jérémie qui après ses études au séminaire de Patmos de 1948 à 1952, puis à l'École théologique de Halki est venu à Paris pour se spécialiser dans l'étude de la liturgie. Jusqu'en 1963, il complète sa formation à l'Institut Supérieur de Liturgie à Paris, où il obtient le titre "Peritus Sacrae Liturgiae". Il suit aussi des cours de paléographie à La Sorbonne et mène la recherche sur "la tradition manuscrite des ordinations selon le rite byzantin".

A partir de 1964, il exerça son ministère dans l'Église grecque de France en qualité successivement de vicaire général (1964), d'évêque auxiliaire portant le titre du diocèse de Sassima (1971) et de métropolite (1988-2003). Durant cette période, il était co-président de la commission française du dialogue catholique-orthodoxe.

Le 20 janvier 2003, il est élu Métropolite de Suisse et directeur du Centre Orthodoxe du Patriarcat Œcuménique à Chambésy.

Rappelons également que lee président de cette commission préparatoire, le Métropolite Jean (Zizioulas) de Pergame est un des plus grands théologiens de notre temps, aimait à dire le P. Congar, dominicain.

Le métropolite a suivi une formation à l'Institut œcuménique de Bossey (près de Genève) en 1954-55. A cette date il poursuit ses études à Harvard et cette période américaine durera dix ans. A cette époque, il enseigne l’Histoire de l'Eglise ancienne à l'Institut Holy Cross de Boston (1963-64) et également à l'Institut Saint-Vladimir de New-York, avec les PP. J. Meyendorff et A. Schmemann.

Parallèlement à son enseignement, son engagement œcuménique n’a cessé de s’affirmer durant plus de 40 ans. Nommé dès 1975 délégué du Patriarcat Œcuménique au Comité central du Conseil oecuménique des Églises, et "Foi et Constitution" où il se retrouve avec l'Église catholique romaine, il est membre, dès sa création en 1979, de la commission de dialogue international catholique- orthodoxe, dont il assure la coprésidence orthodoxe
. Il a été reçu docteur "honoris causa" de la Faculté de théologie de l'Institut Catholique de Paris et de l'Institut orthodoxe Saint-Serge de Paris. (source : SOP et Orthodoxie)

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