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2011-03-04 - Pakistan
RÉPROBATION UNANIME DEVANT L'ASSASSINAT DE SHAHBAZ BAHTTI

L'assassinat du ministre pakistanais des minorités religieuses, le catholique Shahbaz Bhatti, à Islamabad, soulève l'émotion et une vague de réactions indignées en Occident.

Plusieurs imams et dirigeants de mouvements fondamentalistes pakistanais avaient publiquement répété ces derniers temps que l'islam récompensait ceux qui tueraient des apostats ou ceux qui les défendent.

Dès qu'il eût appris cet assassinat, Benoît XVI a fait connaître par l'intermédiaire du P. Lmbardi, son émotion et son union dans la prière pour ce catholique fidèle et déterminé à défendre la liberté de la foi.

Dans un télégramme envoyé au nom du pape par son secrétaire d'Etat Tarcisio Bertone et publié par l'Osservatore Romano, le Pape "prie pour le repos serein de sa noble âme et présente ses condoléances à la famille du défunt et à tous ceux qui pleurent la mort de ce serviteur fidèle et courageux du peuple pakistanais".

Le ministre assassiné avait été reçu par le pape le 12 septembre dans sa résidence estivale de Castel Gandolfo.

Les évêques pakistanais ont vivement condamné l´assassinat de Shahbaz Bhatti, ministre catholique chargé des Minorités religieuses, le 2 mars 2011, à Islamabad. "(...) Il s´agit d´un exemple parfait et tragique de l´insoutenable climat d´intolérance que nous connaissons au Pakistan", a déclaré Mgr Lawrence Saldanha, archevêque de Lahore et président de la Conférence épiscopale du Pakistan.

Les évêques demandent ainsi au gouvernement, aux institutions et au pays tout entier, "de reconnaître et d´affronter avec fermeté cette question afin qu´il soit mis fin à cet état de fait, dans lequel la violence triomphe".

Ils se sont réunis d´urgence, afin d´évaluer la situation et de décider la stratégie pour l´avenir, partagés qu'ils sont partagés entre la volonté de protéger les fidèles, et tous ceux qui se sont engagés en faveur du respect des droits fondamentaux et de la révision de la loi sur le blasphème, dns le même temps qu'ils désirent "réveiller" l´opinion publique nationale et internationale, afin de demander une aide dans la lutte contre le terrorisme, qui ravage le pays.

Selon Mgr Joseph Coutts, évêque de Faisalabad et vice-président de la Conférence épiscopale pakistanaise, le meurtre du Ministre Bhatti constitue une "grave tragédie", non seulement pour les chrétiens, mais pour tout le pays. "Le mois dernier, le gouverneur du Punjab, un musulman a été tué. Aujourd´hui, c´est au tour de Bhatti. C´est le signe du fanatisme qui frappe de manière indiscriminée tous ceux qui sont engagés dans la défense de la vérité, de la justice et de la paix", s´alarme-t-il.

Le Pakistan a décrété jeudi un deuil national de trois jours au lendemain de l'assassinat de son ministre des Minorités religieuses, le seul chrétien du gouvernement, qui était menacé de mort par les extrémistes islamistes.

Le Premier ministre Yousuf Raza Gilani a également ordonné la mise en berne du drapeau national dans le pays vendredi. Dans un message à son ministre de l'Intérieur Rehman Malik, il a dénoncé cette " tentative des forces anti-gouvernementales visant les personnalités importantes du pays pour mettre en oeuvre leurs desseins diaboliques".

Le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, l'a "fermement condamné", et le président américain Barack Obama s'est dit "profondément attristé" et a appelé Islamabad à punir les coupables.

"Le secrétaire général encourage le gouvernement pakistanais à continuer ses efforts pour combattre le terrorisme, protéger les droits des minorités et promouvoir la tolérance", a-t-il dit, cité par son porte-parole.

Le président des Etats-Unis Barack Obama s'est dit mercredi "profondément attristé". "Je suis profondément attristé par l'assassinat du ministre des Minorités Shahbaz Bhatti aujourd'hui à Islamabad, et condamne cet acte de violence horrible dans les termes les plus forts", a indiqué M. Obama dans un communiqué, en présentant ses "sincères condoléances" aux proches de la victime.

Bhatti, a affirmé M. Obama, "a combattu et sacrifié sa vie pour les valeurs qui sont chères aux Pakistanais, aux Américains et aux habitants du monde entier: le droit de s'exprimer librement, de pratiquer la religion de son choix et de ne pas être la cible de discriminations, quels que soient vos origines ou croyances".

"Ceux qui ont commis ce crime doivent être présentés à la justice, et ceux qui partagent la vision de tolérance et de liberté de religion de Bhatti doivent pouvoir vivre sans avoir peur", a insisté M. Obama.

Avant lui, la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton s'est dite "choquée et outrée" par l'assassinat, au cours d'une audition devant le Sénat américain.

L'Union européenne a dénoncé "le climat d'intolérance et de violence" au Pakistan. "Je condamne fermement le meurtre d'un membre du gouvernement qui était bien connu pour sa défense de l'égalité et des droits de l'Homme", a affirmé la chef de la diplomatie de l'UE, Catherine Ashton dans un communiqué. "Je suis également profondément préoccupée par le climat d'intolérance et de violence liée au débat sur les lois controversées sur le blasphème", a-t-elle ajouté.

De son côté, le président du Parlement européen, Jerzy Buzek a salué "ceux qui font preuve de détermination et d'un courage exemplaire en risquant leur vie pour la liberté religieuse et la tolérance".

La France est horrifiée et indignée par l'assassinat du ministre pakistanais des minorités, Shahbaz Bhatti, a affirmé le chef de la diplomatie française, Alain Juppé. "Le gouvernement français exprime son horreur et son indignation après l'assassinat" de ce ministre et "condamne avec la plus grande fermeté ce crime révoltant". (source : VIS et AP)


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