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du 1 au 4 mars 2011 (semaine 09)
 

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2011-03-04 -
L
ES LINEAMENTA DE LA NOUVELLE ÉVANGÉLISATION

Le 4 mars, Mgr. Nikola Eterovic, Secrétaire du Synode des évêques, a présenté les Lineamenta, projet de travail, de la XIIIème Assemblée générale ordinaire d'octobre 2012, qui traitera de la nouvelle évangélisation (publiés en 8 langues).

Les lineamenta relèvent que "le problème de l'infécondité de l'évangélisation aujourd'hui, de la catéchèse des temps modernes, est un problème ecclésiologique, qui concerne la capacité ou l'incapacité de l'Eglise de se configurer en une communauté réelle, en une authentique fraternité, en un corps, et non en une machine ou une entreprise".

Les chrétiens se retrouvent plongés dans une période de "profonds changements historiques et culturels". La nouvelle évangélisation est donc "une action qui exige, en premier lieu, un processus de discernement quant à la santé du christianisme". Elle est aussi un encouragement dont ont besoin "les communautés fatiguées". La nouvelle évangélisation demande de se poser une question critique et assez directe: sommes-nous intéressés à transmettre la foi et à lui gagner de nombreux non-chrétiens?

"La nouvelle évangélisation est un style audacieux. Elle est le contraire de se suffire à soi-même et du repli sur soi", peut-on lire dans ces lineamenta. Aux défis du contexte socio-culturel actuel, l'Eglise doit répondre non pas en se résignant ou en se refermant sur elle-même, mais en lançant une opération de "revitalisation de son corps".

L'Eglise doit aussi "avoir le courage de dénoncer les infidélités et les scandales qui se vérifient dans les communautés chrétiennes, comme signe et conséquence de moments de fatigue et de lassitude dans cette tâche d'annonce". Elle doit apprendre à "déchiffrer les nouveaux scénarios", tels que la sécularisation, qui se présente aujourd'hui dans les cultures à travers l'image positive de la libération et qui a adopté un ton humble, ou encore le fait que de nombreux chrétiens soient "conditionnés par la culture de l'image".

Selon lineamenta, ces scénarii exigent de développer une critique des styles de vie, des structures de pensée et de valeur. Cette critique devra en même temps aussi fonctionner en tant "qu'autocritique du christianisme moderne". Ainsi, les chrétiens ne doivent pas rester enfermés dans les limites de leurs communautés et de leurs institutions mais accepter "la confrontation avec les récentes formes d'athéisme agressif".

De plus, avec la mondialisation, la mission de l'évangélisation n'est plus un mouvement Nord-Sud ou Ouest-Est; elle concerne désormais les cinq continents. Dès lors, il faut s'affranchir des frontières géographiques. Les lineamenta mettent aussi en relief les limites des "figures traditionnelles et affirmées", conventionnellement indiquées par pays de chrétienté et terres de mission.

Dans le travail de discernement, une aide importante peut venir des Eglises catholiques orientales et de toutes les communautés chrétiennes qui, dans un passé récent, ont vécu ou vivent encore l'expérience de la clandestinité, de la persécution, de la marginalisation, qui sont victimes de l'intolérance ethnique, idéologique ou religieuse.

La tâche d'annonce et de proclamation n'est pas réservée à quelqu'un en particulier, à de rares élus, précisent les lineamenta. Ainsi, l'Eglise peut aussi compter sur nombre de chrétiens qui, dans les Eglises locales, au cours des dernières décennies, se sont engagés de façon "spontanée et gratuite" dans l'annonce et la transmission de la foi.

Par ailleurs, chaque chrétien doit adopter un "style global" de proclamation de l'Evangile, qui "embrasse la pensée et l'action, les comportements personnels et le témoignage public". Il doit se monter capable de prendre la parole dans les contextes, où il vit et travaille, pour communiquer le don chrétien de l'espérance.

Enfin, les lineamenta mettent l'accent sur l'engagement culturel et éducatif de l'Eglise. Les chrétiens doivent notamment imaginer "tous les espaces culturels comme autant de parvis des gentils".

Les lineamenta relèvent encore que, à l'heure actuelle, la présence des chrétiens et des oeuvres de leurs institutions sont perçues "moins naturellement, et avec davantage de suspicion". "Certains pensent que l'expression 'nouvelle évangélisation' couvre ou cache l'intention de nouvelles actions de prosélytisme de la part de l'Eglise, en particulier à l'égard des autres fois chrétiennes", peut-on lire. En outre, les lineamenta soulignent que les chrétiens doivent avoir à coeur les personnes qui se considèrent comme agnostiques ou athées, "qui sont sans doute effrayées lorsqu'on parle de nouvelle évangélisation, comme si elles devaient devenir des objets de mission".

Plus largement, les chrétiens doivent affronter "un défi très présent dans la situation actuelle", note le document d'une soixantaine de pages, à savoir la lassitude toujours croissante avec laquelle les hommes et les femmes d'aujourd'hui entendent parler de Dieu. "Ils doivent chercher à comprendre encore plus en profondeur pourquoi notre culture s'éloigne ainsi du discours sur Dieu, et ce d'autant plus que l'absence de la conscience que la Parole de Dieu est destinée à tous les Hommes, engendre le désert et le découragement".

"L'un des obstacles à la 'nouvelle évangélisation' est justement le manque de joie et d'espérance que de telles situations créent et diffusent parmi les Hommes d'aujourd'hui, un manque si fort qu'il attaque le tissu même des communautés chrétiennes". C'est pourquoi, les communautés chrétiennes doivent faire preuve d'enthousiasme et apprendre "la joie douce et réconfortante" d'évangéliser, aussi lorsque l'annonce semble "ne semer que des larmes".

Ces documents, appelés lineamenta seront remis aux Synodes des évêques des Eglises orientales catholiques sui iuris, aux Conférences épiscopales, aux dicastères de la Curie romaine et à l'Union des supérieurs généraux. Les réponses aux questions formulées dans le document seront à renvoyer avant le 1er novembre 2011. Elles permettront au Conseil ordinaire du Synode des évêques de structurer les thèmes dans un second document, l'"Instrumentum Laboris", qui sera adopté comme ordre du jour par la 13e Assemblée générale du Synode des évêques de 2012.(source : VIS)

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