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du 1 au 4 mars 2011 (semaine 09)
 

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2011-03-04 - Suisse
L'ASSEMBLÉE DE LA CONFÉRENCE DES ÉVÊQUES SUISSES


Du 28 février au 2 mars, la Conférence des évêques suisses (CES) s’est réunie pour sa 291e assemblée ordinaire. La situation agitée dans le diocèse de Coire et le système actuel de droit public ecclésiastique étaient à l'ordre du jour.

La CES rappelle que, dans l'Eglise catholique, la participation volontaire des fidèles revêt une importance primordiale. Les évêques remercient les nombreux bénévoles qui s’engagent, des façons les plus diverses, pour les intérêts de l'Eglise, que ce soit au travers de paroisses, de fondations, d’associations et de corporations ecclésiastiques ou au travers d’initiatives individuelles.

Dans ce contexte, la CES rappelle que les organisations de droit public, ecclésiastiques ou autres, auxquelles revient, dans la plupart des cantons, le droit de relever des impôts, sont une expression de ce précieux engagement des fidèles pour l'Eglise catholique. Les évêques tiennent à remercier les fidèles qui témoignent de leur foi en l'Eglise en payant l'impôt ecclésiastique.

Un comité d'experts a été mis en place suite à un colloque, en novembre 2008, sur le thème « Eglise-Etat », organisé conjointement par la CES et le Saint-Siège; il a pour but d'examiner le système actuel de droit public ecclésiastique et d’y apporter des éventuelles modifications. Ainsi, entre autres, la distinction entre compétences pastorales et administratives doit être clarifiée. Les travaux de la commission sont en cours.

Les évêques suisses sont préoccupés par la situation agitée qui a actuellement lieu dans le diocèse de Coire. Ils se sont entretenus sur les difficultés et les conflits existants. Ils remarquent, de façon critique, que la confiance mutuelle ne peut pas se développer si, comme cela s’est produit, l’on délaisse la voie du dialogue au profit d’un « jeu de pouvoir » à travers les médias. La paix et l'unité dans l'Eglise requièrent une volonté de dialogue et le respect des accords convenus.

La CES a revu la répartition de ses différentes commissions : Mgr Felix Gmür prend en charge les commissions « Doctrine » et « Annonce de la foi », et Mgr Vitus Huonder lescommissions « Ministères et services » et « Formation ecclésiale ».

Elle nomme l'abbé Vincent Lafargue (Valais) en tant que membre de la Commission du dialogue protestants /catholiques romains de Suisse (CDPC). - M. Marco Schmid, directeur national de « Migratio », en tant que membre du Groupe de travail « Religions asiatiques et africaines ». - Mme Regula Heggli (Zurich) et M. Mario Slongo (Tafers, FR), en tant que membres de la Commission nationale "Justice et Paix" et M. Philipp Landmark (St-Gall) en tant que membre de la Commission pour la communication et les médias.

Rappelons la proposition d´abolir l´impôt ecclésiastique pour le remplacer par un "impôt de mandat" faite par Mgr Martin Grichting, le vicaire général de Mgr Huonder, évêque de Coire, propos qui avaient suscité de vives réactions notamment de la part de responsables des corporations ecclésiastiques catholiques.

Le vicaire général du diocèse de Coire - dont la position est connue depuis fort longtemps - estime que le système dual suisse, à savoir l´existence en parallèle d´institutions canoniques (paroisses, diocèses) et de corporations de droit ecclésiastique (corporations ecclésiastiques paroissiales, Eglises cantonales) est une atteinte à la liberté de religion et à l´esprit de l´Eglise. "Il ne peut y avoir qu´une seule direction et qu´un seul chef", estime-t-il.

Daniel Kosch, secrétaire général de la Conférence centrale catholique romaine de Suisse (RKZ/CCCRS), a relevé que la proposition d´abolir l´impôt ecclésiastique "représente une attaque contre les structures de droit public ecclésiastique".

Avec "l´impôt de mandat", soulignait-il, "les évêques disposent librement des recettes. L´évêque peut décider seul de l´orientation de la pastorale, ce qui n´est pas sans conséquence pour le travail des théologiennes et théologiens laïcs et pour la position de la femme dans l´Eglise".

Un tel système limiterait également l´impact des croyants sur la gestion de la communauté locale, les contribuables n´ayant plus d´influence sur l´utilisation de leur argent. Et ce n´est pas l´introduction d´un tel "impôt de mandat" qui empêcherait les sorties d´Eglise, sans oublier qu´un tel changement affecterait également les autres confessions, notamment l´Eglise évangélique-réformée du canton de Zurich. (source : CES et Apic)


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