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du 5 au 7 mars 2011 (semaine 09)
 

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2011-03-07 -
ÉLECTION D'UN NOUVEAU PATRIARCHE PAR LE SYNODE MARONITE


Le 7 mars, présidée par le patriarche Sfeir, s'est ouverte une réunion du synode restreint permanent du Patriarcat maronite, pour préparer l’élection de son successeur, par les 40 évêques maronites répartis aux quatre coins du monde.

Le siège patriarcal maronite ne restera pas longtemps vacant, a annoncé hier, indirectement, le patriarche émérite d’Antioche et de tout l’Orient, le cardinal Nasrallah Boutros Sfeir, que le pape a accepté de décharger du service pastoral qu’il assumait depuis près de 25 ans à la tête de l’Église maronite.

Ce « synode restreint » est formé de NN.SS. Roland Aboujaoudé, vicaire patriarcal maronite, Youssef Béchara (Antélias), Boulos Matar (Beyrouth) et Mansour Hobeika (Zahlé). S’expliquant à ce sujet, Mgr Aboujaoudé a affirmé que les évêques maronites du monde entier, qui se trouvaient à Rome pour la cérémonie d’installation d’une statue de saint Maron sur le flanc nord de la basilique Saint-Pierre, ont commencé à arriver au Liban pour cette importante échéance.

Au lendemain d’une audience accordée au patriarche Sfeir, le pape Benoît XVI lui avait officiellement adressé une lettre-hommage dans laquelle il avait accepté de le décharger, à sa demande, du service pastoral qu’il assumait à la tête de l’Église maronite. « Vous avez choisi de renoncer à la charge de patriarche d’Antioche des maronites, en cette circonstance très particulière (le jubilé marquant le 1 600e anniversaire de la mort de saint Maron). Maintenant, j’accueille votre décision libre et magnanime qui est l’expression d’une grande humilité et d’un profond détachement. Je suis sûr que vous accompagnerez toujours le chemin de l’Église maronite par la prière, le sage conseil et les sacrifices », affirmait la lettre.

Selon des sources bien informées, le Vatican désire que le prochain patriarche soit un « rassembleur » et puisse résorber, par son action, les divisions profondes qui se sont produites au sein de la communauté maronite, en raison des clivages du temps de guerre.

On sait qu’au-delà de son leadership religieux, le patriarche a joué un rôle considérable dans la vie nationale depuis qu’il est entré en fonctions, en 1986. C’est notamment à son appel en 2000 que le mouvement opposé à l’hégémonie de la Syrie, alors puissance de tutelle depuis trois décennies au Liban, a commencé à prendre de l’ampleur, jusqu’au retrait des troupes syriennes en 2005, dans la foulée de l’assassinat de l’ancien Premier ministre Rafic Hariri. Toutefois, ce rôle qu’il a été presque forcé de jouer lui a valu de solides antagonismes dans le domaine politique.

Le Saint-Siège cherchera aussi, bien entendu, à obtenir que le successeur du patriarche Sfeir inscrive son action dans le cadre de l’Exhortation apostolique de 1997, à l’heure où le Vatican, avec le synode consacré aux Églises catholiques orientales un synode, en octobre dernier, tente une action dans deux directions complémentaires : freiner par tous les moyens, pastoraux et autres, l’hémorragie humaine qui vide l’Orient de ses chrétiens et obtenir des États arabes l’égalité civique pour les chrétiens, indépendamment de leur nombre.

Avec l’ouverture officielle de la succession du patriarche Sfeir, ont commencé les spéculations sur la personne qui lui succédera. Le synode actuel compte 40 évêques. Selon le droit canonique propre aux Églises orientales, le futur patriarche doit en principe obtenir une majorité absolue des voix, encore que, pour pouvoir être valide, le conclave qui l’élit doit réunir au moins les deux tiers des évêques légalement aptes à voter, et non diminués intellectuellement. (source : Service de presse du Vatican et L'Orient)


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