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du 17 au 19 mars 2011 (semaine 11)
 

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2011-03-19 - Japon
DEVANT L'AFFLUX DES BONNES VOLONTÉS

Le 16 mars, un groupe d’évêques s’est réuni à Sendai, la région la plus gravement meurtrie par le séisme du 11 mars et le tsunami pour faire face à l’afflux des volontaires qui se présentent des régions épargnées par le tremblement de terre.

Ils représentaient l’ensemble des seize diocèses que compte l’Eglise catholique au Japon. Ils avaient inscrit deux points à leur ordre du jour : « comment aider les victimes, et comment agir en tant qu’Eglise catholique en cette phase tragique de l’histoire du pays », indique le P. Narui Diasuke, directeur de Caritas Japon.

" En tant que Caritas, nous recevons en ce moment de tous les diocèses du Japon des propositions de jeunes désireux de se rendre comme bénévoles dans les zones les plus touchées par le désastre. C’est un signal important qui permet d’être optimistes pour l’avenir."

Ils ont donc envisagé de mettre sur pied un « centre de soutien d’urgence » afin de coordonner l’aide aux sinistrés.

Selon l’évêque de Sendai, Mgr Hiraga Tetsuo, " la situation reste très difficile. Les informations sont fragmentaires et il n’est pas encore possible de quantifier l’étendue du désastre. Mon diocèse est très grand et couvre quatre préfectures pour un total de 500 km de côte sur la moitié nord du Honshu. Le tsunami en a touché plus de 300."

" Dans la préfecture d’Aomori, deux églises ont été touchées ; dans celle d’Iwate, elles sont au nombre de trois, dans la préfecture de Miyagi, on en compte deux et deux encore dans la préfecture de Fukushima. Nous ne savons pas encore exactement combien de personnes sont mortes, disparues ou déplacées. Nous ne savons pas si parmi elles se trouvent des catholiques."

Dans un pays aussi développé que le Japon, les aides sont coordonnées par la Protection civile japonaise et l’afflux de bénévoles armés de leur seule bonne volonté n’est pas nécessairement d’une grande aide, soulignent des membres de la Caritas sur place. Toutefois, face à l’ampleur de la catastrophe, les besoins sont immenses. Parmi les priorités figurent la nécessité de trouver de l’essence pour permettre l’acheminement des secours, de vastes portions côtières du Tohoku étant encore quasiment coupées du reste du pays, leurs infrastructures ayant été totalement détruites.

De Tokyo, plongée dans un calme très inhabituel du fait des coupures de courant et de la circulation réduite des trains et du métro, le P. Olivier Chegaray, des Missions Etrangères de Paris, souligne la très grande précarité dans laquelle vivent les populations rescapées du tsunami.

" Plus d’un million de personnes sont dans une situation de dénuement total , "a-t-il expliqué par Webcam avec la télévision KTO tv. Certes, le Japon est un pays riche, a-t-il ajouté, mais cela ne doit pas décourager les autres pays de venir en aide aux Japonais car les besoins sont immenses.

Le bilan dressé par les autorités du pays ne cesse de s’alourdir et l’Eglise du Japon s’inquiète pour les jardins d’enfants dont elle avait la responsabilité dans les régions dévastées par la catastrophe. En effet, si les catholiques sont une petite minorité de 0,3 % de la population au Japon, l’Eglise est néanmoins présente dans la vie quotidienne des Japonais, notamment par sa présence dans la sphère éducative.

Quasiment chaque paroisse gère un jardin d’enfants, où sont accueillis catholiques comme non-catholiques. Généralement, les jardins d’enfants jouxtent les bâtiments de l’église paroissiale et, aujourd’hui, souligne le P. Chegaray, l’inquiétude est forte car "bon nombre de ces enfants figurent sur la liste des disparus."

La couverture des médias japonais, même si elle est moins alarmiste que celle de leurs confrères à l’étranger, ajoute à l’inquiétude. Aux dernières nouvelles, il a été annoncé que, dans la centrale de Fukushima, on comptait désormais des morts par irradiation.

" Aujourd’hui, notre mission est d’aider la nation à lever à nouveau les yeux vers le Ciel et à tenir vivante la flamme de l’espérance," déclare le P. Chegaray. (source : Mepasie)


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