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2011-03-30 -
POUR UN AVENIR SANS HAINE NI VENGEANCE

Au Mémorial des Fosses ardéatines, 67 ans après le massacre de 335 civils et prisonniers de guerre italiens perpétré par les nazis, le 24 mars 1944, Benoît XVI a déclaré que ce massacre avait été "une offense très grave à Dieu".

Benoît XVI a été accueilli par le cardinal vicaire de Rome Agostino Vallini, par le cardinal italien Andrea Cordero di Montezemolo, dont le père a été l´une des victimes du massacre perpétré par les nazis, et par le Grand rabbin de Rome, Riccardo Di Segni.

" La violence est l´effet le plus exécrable de toute guerre", a déclaré le Pape, ajoutant "qu´avec Dieu, un avenir différent est possible, exempt de haine et de vengeance, pour Rome, l´Italie, l´Europe, le monde".

Devant les membres des familles des victimes présents sur place, Benoît XVI a rappelé que le massacre du 24 mars 1944 avait été "une offense très grave à Dieu, parce que c´est la violence décidée de l´homme sur l´homme". Et d´ajouter: "C´est l´effet le plus exécrable de la guerre, de toute guerre, alors que Dieu est vie, paix, communion".

Sur ce "lieu de violence et de mort", le souverain pontife a souligné que l´esprit humain restait libre, même dans les conditions les plus dures. "Ce lieu est le douloureux mémorial du mal le plus horrible, où s´est déroulé un massacre tellement tragique et si inhumain", a insisté le Pape.

" Seule la divine miséricorde peuit combler les vides, les crevasses ouvertes par les hommes lorsque, poussés par la violence aveugle, ils renient leur propre dignité d´enfants de Dieu et de frères entre eux".

Il a ensuite invité à "dire oui au bien et non au mal", à croire au Dieu de l´amour et de la vie et à rejeter toute autre image divine fausse, qui trahit son saint nom et trahit par conséquent l´Homme, fait à son image. Le souverain pontife a en outre dit qu´en tant qu´évêque de Rome, il se rendait dans ce mémorial pour rendre hommage à ces frères, tués près des anciennes catacombes.

Après avoir déposé un panier de fleurs devant la plaque commémorant le massacre, Benoît XVI a traversé les grottes et s´est rendu à l´intérieur du mausolée, où il s´est recueilli, à genoux, devant les tombes. Il a ensuite récité pour les défunts le psaume 23, dit du bon pasteur.

En se rendant aux Fosses ardéatines, Benoît XVI a suivi les traces de deux de ses prédécesseurs: Paul VI, le premier pape à s´y rendre, en 1965, et Jean-Paul II, en 1982.

Ce lieu commémore l´un des épisodes les plus sombres de la Seconde Guerre mondiale en Italie. Le 23 mars 1944, une attaque italienne contre la 11e compagnie d´un bataillon nazi, via Rasella, dans le centre historique de Rome, a entraîné la mort de 32 militaires allemands ainsi que de deux civils. Adolf Hitler ordonna des représailles, avec pour consigne de tuer 10 Italiens pour chaque Allemand mort.

Le lendemain, aux Fosses ardéatines, les nazis fusillèrent 335 Italiens, partisans et démocrates-chrétiens, catholiques et juifs. Ils firent ensuite exploser ces carrières afin de dissimuler les corps des victimes. Ce mémorial a été inauguré en 1949 à l´emplacement même où eut lieu le massacre, dans des anciennes carrières de pouzzolane, une roche volcanique, situées le long de la Via Ardeatina. (source : VIS)

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