Pour vivre au rythme de l'Eglise universelle.
FlashPress - Infocatho
du 31 mars au 2 avril 2011 (semaine 13)
 

-
2011-04-02 - Myanmar
RALENTIES PAR LE BLOCAGE DES AUTORITÉS

Les organisations de l’Eglise catholique, ralenties par les conditions climatiques et le blocage des autorités, peinent à porter secours aux victimes, une semaine après le séisme qui les a frappées au soir du 24 mars.

Ce séisme, de magnitude 6,8 sur l’échelle de Richter, est survenu dans le nord-est de la Birmanie au soir du 24 mars, et les victimes manquent cruellement d’aide. Certains villages isolés de cette région montagneuse n’ont pas encore été atteints par les équipes de secours.

Le tremblement de terre, dont l’épicentre a été localisé dans le district de Tachilek, de l’Etat Shan, près de la frontière birmano-thaïlandaise, a été suivi de plusieurs répliques dans la nuit du 24 mars ainsi que la journée suivante. Il a été ressenti jusqu’en Chine et plus particulièrement en Thaïlande où il a fait un mort et des dégâts matériels.

En Birmanie, les chiffres officiels du 25 mars annonçaient 75 morts, plus d’une centaine de blessés, 244 maisons, dix monastères et neuf bâtiments publics détruits.

Les premières ONG présentes sur le terrain ont quant à elles rapidement dénoncé une sous-évaluation du nombre des victimes par le gouvernement, l’armée birmane bloquant les accès aux villages sinistrés et exigeant de se charger elle-même du comptage des morts ainsi que de la distribution des aides.

La zone montagneuse qui a été touchée par le séisme est située sur le territoire du diocèse catholique de Kengtung et c’est la "Caritas" locale, la "Karuna Kengtung Social Service" (KKSS), qui a été la première sur les lieux, témoignant de la détresse des survivants comme du chaos régnant dans les villages proches de l’épicentre, tels Tar Lay ou Mong Ling.

Selon le directeur de la KKSS, le P. Stephen Ano, l’ampleur de la catastrophe ayant été minimisée par les autorités, des moyens nettement insuffisants ont été affectés aux zones sinistrées où il évalue d’ores et déjà le nombre de morts à plus de 200. La principale difficulté à ce jour reste de fournir aux survivants un abri et de l’eau potable. La dysenterie a fait déjà son apparition et les secouristes distribuent du matériel de réhydratation orale et des comprimés de purification d’eau dans les villages qui leur sont accessibles.

Les glissements de terrain sont une menace supplémentaire pour les équipes de secours. A Mong Lin, l’un des villages les plus frappés par la catastrophe, le P. Anthony Paul, curé de la paroisse de la Sainte-Trinité, a vu son église complètement détruite, ainsi que l’ensemble des bâtiments qui l’entouraient, dont le presbytère, la maison des étudiants et celle destinée aux prêtres âgés.

Avec l’arrivée de la Karuna Kengtung puis de la Croix-Rouge, un centre d’aide a été mis en place et d’autres équipes sont attendues en renfort, venant de Rangoun. Mais l’ONG protestante World Vision témoigne des mauvaises conditions climatiques et de l’état des routes qui ralentissent les secours, leur équipe ayant mis « cinq à six jours » pour faire le trajet de Rangoun à l’Etat Shan.

Les habitants de Jakuni, un village de l’ethnie lahu situé dans une zone particulièrement isolée, dénoncent quant à eux la volonté des autorités de bloquer tout secours qui pourrait leur être apporté. Selon World Vision, 85 personnes seraient mortes dans ce seul village et les survivants manquent de tout. Le gouvernement leur refuse toute aide et l’armée confisque les quelques secours qui leur sont envoyés, en raison des liens que le village serait supposé entretenir avec certains groupes armés des ethnies wa et shan, situées dans la partie est de la Birmanie, à la frontière de la Chine, du Laos et de la Thaïlande. (source : Mepasie)


Retour aux dépêches
retour à la page d'accueil