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du 3 au 6 avril 2011 (semaine 13)
 

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6 avril 2011 - France
DONNER A L'ÉGLISE DEVIENT UN ACTE MILITANT

"En France, l´Eglise catholique n´est riche que de la générosité de ses fidèles", et une enquête révèle les inégalités flagrantes des ressources financières entre les différents diocèses, uniquement soutenus par le ´denier du culte´.

Dans son édition du 31 mars, une enquête du quotidien catholique "La Croix" révèle des inégalités flagrantes des ressources financières entre les différents diocèses, uniquement soutenus par le ´denier du culte´, qui apparaît de plus en plus comme un acte militant. Donner à l´Eglise, c´est exprimer sa solidarité avec la cause de l´Evangile".

Deux phrases qui pourraient résumer à elles seules les résultats de l´enquête réalisée par "la Croix" sur les finances de l´Eglise catholique en France, alors que le débat sur la laïcité fait couler beaucoup d´encre dans les milieux politiques.

En France, l´Eglise catholique a été privée de ses biens une première fois lors de la Révolution française, en 1789, et lors de sa séparation d´avec la République, en 1905.

Aujourd´hui, elle peut compter sur quelque 700 millions d´euros annuels, mais ces recettes, "constantes voire, légèrement en progression", proviennent essentiellement de donateurs et font de la France un cas particulier en Europe, où les Eglises catholiques sont le plus souvent financées par l´impôt ecclésiastique.

De plus, l´Eglise catholique de l´Hexagone ne touche pas de subventions, ni du Vatican ni de l´Etat, qui ne l´aide qu´en cas de participation à des missions d´intérêt général.

Les diocèses doivent donc assumer seuls la rémunération de leurs prêtres et de leurs laïcs, supporter le poids des retraites des curés âgés, et financer la formation, etc.

Seul point ´positif´: ce sont les communes, souvent propriétaires des lieux de culte, qui assurent la plupart du temps leur entretien.

Ces quelque 700 millions annuels sont extrêmement mal répartis sur le territoire, où il existe des diocèses aisés, comme Paris, et des très pauvres comme Marseille, Saint-Denis ou Arras.

"Si l´on additionne les trois grandes ressources, le denier, le montant des quêtes et les legs (constitués parfois de biens immobiliers qui sont alors vendus), le moins que l´on puisse dire, c´est que l´Eglise ne dispose pas partout des mêmes moyens. Rapportée au nombre d´habitants, la différence va de 1 à 20. Paris est un cas à part: dans ce diocèse, l´Eglise dispose de plus de 20,50 euros par habitant. A l´autre extrême, l´Eglise de Saint-Denis, au nord de la capitale, doit se contenter de 2,50 euros par habitant", écrit la journaliste Isabelle de Gaulmyn.

Les recettes sont moins élevées dans les grandes agglomérations et les quartiers populaires, où vit une population en majorité non catholique. Ici, on pratique une autre religion (protestantisme, islam) ou on a perdu tout lien avec la pratique religieuse.

De telles disparités font prendre conscience de la déchristianisation du pays, mais aussi qu´une meilleure solidarité entre les diocèses français devient nécessaire.

Les "économes diocésains", chargés des finances de l´Eglise, sont désormais des professionnels venus du privé. Ils sont obligés de recourir à des techniques de plus en plus sophistiquées pour augmenter les ressources. Ils essaient d´accomplir de "petits miracles", grâce à de gros efforts de gestion et de communication, notamment en spécifiant bien la destination de l´argent.

Aux yeux des économes, ce sont les legs qui représentent aujourd´hui la recette la plus prometteuse, mais peut-être aussi la plus ´dangereuse´: "Ce sont des recettes exceptionnelles, qui doivent être utilisées pour financer des investissements, par exemple la réalisation d´un centre diocésain, et non les dépenses courantes, comme le salaire des prêtres", prévient Jean-Yves Bourgeois, du diocèse d´Amiens.

"Les legs appartiennent aux générations passées. Il faut maintenant se tourner vers les jeunes", abonde Laurent Charignon, de Lyon. "Aujourd´hui, le donateur type de l´Eglise est une catholique âgée de 70 ans. L´Eglise a trop de pudeur vis-à-vis des générations plus jeunes qui, pourtant, ne sont pas démunies..." (source : La Croix et CEF)

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