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du 11 au 13 avril 2011 (semaine 14)
 

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13 avril 2011 - Côte d'Ivoire
CE CONFLIT N'EST PAS UN AFFRONTEMENT RELIGIEUX


Le
cardinal Peter Turkson, qui devait se rendre en Côte d'Ivoire, a affirmé que le conflit n´était pas interreligieux. Mais qu'il était lui-même inquiet pour toute cette région de l'Afrique de l'Ouest.

Le président du Conseil pontifical "Justice et Paix" a fait cette déclaration, le 11 avril, à quelques journalistes, au Vatican, quelques heures avant l´arrestation du président Gbagbo. Le cardinal Peter Turkson, que Benoît XVI avait envoyé en Côte d´Ivoire pour une mission de paix et de réconciliation, était resté bloqué à Accra, au Ghana, à cause de la fermeture de l´aéroport d´Abidjan et de l´intensification des combats.

Dans l´impossibilité de participer à un convoi terrestre de la Croix-Rouge ou de profiter d´un vol des Nations Unies - pouvant être pris pour cible par les combattants -, le président du Conseil pontifical "Justice et Paix" était revenu à Rome. Il espère bien se rendre bientôt à Abidjan "pour renouer les fils du dialogue et pouvoir fêter Pâques dans la capitale économique du pays.

"Si j´avais rencontré Ouattara et Gbagbo, a affirmé le cardinal Turkson quelques heures avant la chute du président sortant, je ne leur aurai pas parlé des élections, parce que celles-ci sont également contestées par les deux parties".

Le cardinal a confié qu´il aurait souhaiter plutôt parler aux deux prétendants au poste de président de la République "de l´avenir de leur pays", sans entrer "dans un débat, sans fin, sur l´élection", car "il n´y a pas de preuves évidentes", et parce que " le Saint-Siège n´entend pas influencer les parties en conflit.".

Il se refuse à toute conception d'un "conflit interreligieux". Alors que le musulman Alassane Ouatarra et le catholique Laurent Gbagbo s´affrontaient pour le pouvoir, le cardinal Turkson a aussi souligné que le conflit n´avait pas, à ses yeux, "de caractère religieux". "Chrétiens et musulmans sont des deux côtés", a expliqué le cardinal ghanéen avant d´ajouter: "une épouse du chrétien Gbagbo est musulmane, et la femme du musulman Ouattara est catholique".

Ce conflit, a-t-il encore expliqué, n´est pas plus interethnique, car "le débat politique traverse ces frontières-là". "Si je suis ce dossier avec attention depuis des mois, c´est parce que l´équilibre de toute la région est en jeu".

"Le Liberia et la Sierra Leone voisins ont déjà connu de grandes violences, et mon pays, le Ghana, pourrait bien en être également affecté. S
i le conflit n'est pas réglé, l'instabilité politique menace la région entière de l'Afrique de l'Ouest, et le prochain pays en vue est le Ghana, le danger se rapprochant toujours plus de ce pays, après le Libéria, le Sierra Léone et la Côte d'Ivoire. " Les mouvements de populations sont fluides" à travers les frontières, ajoute-t-il, évoquant le rôle des mercenaires armés.

Avant d'envisager sa visite en Côte d'Ivoire, le cardinal Turkson s´était rendu auprès du Secrétaire du Saint-Siège pour les relations avec les Etats, Mgr Dominique Mamberti, pour faire avec lui le point de la situation en Côte d'Ivoire et dans ces région africaine. (source : Service de presse du Vatican et Apic)


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