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du 11 au 13 avril 2011 (semaine 14)
 

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13 avril 2011 - Libye
LES TRAVAILLEURS PHILIPPINS PRIS AU PIÈGE DE LA GUERRE


Dans le conflit qui déchire la Libye, les travailleurs étrangers, très nombreux, ont pour une grande partie d’entre eux fui le pays et l’Eglise s’inquiète du sort des milliers de travailleurs philippins dont les dernières nouvelles remontent au 14 mars.

Les gouvernements chinois et sud-coréens ont ainsi organisé des évacuations massives, la Chine populaire ayant fait sortir de Libye près de 35.000 de ses ressortissants. Le gouvernement philippin est, quant à lui, parvenu à faire sortir 12.000 de ses ressortissants du pays, les chiffres officiels avant le conflit faisant état de la présence de 26.000 Philippins en Libye, voire de 32.000 selon la Croix-Rouge, livrés à eux-mêmes, leurs employeurs étrangers ayant quitté le pays en les laissant sur place.

Une des difficultés de ces évacuations tient au fait que les travailleurs étrangers sont le plus souvent sans passeport, celui-ci étant généralement entre les mains de leurs employeurs ou des autorités locales.

De Tripoli, le P. Allan Jose Arcebuche, franciscain philippin, vicaire à la paroisse San Francisco, tente de suivre la situation à Misrata malgré la rupture des communications avec cette ville. Il est sans nouvelles de ces travailleurs philippins, dont 25 enseignants, six employés d’une société métallurgique, huit d’une fabrique de yaourts, et une dizaine d’infirmières, l’une d’elles étant enceinte.

Il s’inquiète d’informations, impossibles à recouper, selon lesquelles des Philippins seraient utilisés, à Misrata, comme boucliers humains ou auraient été rassemblés de manière à servir d’otages. Envoyée par l’ambassade des Philippines à Tripoli, une équipe a tenté d’approcher la ville afin d’en savoir plus mais les combats qui font rage l’en ont empêché.

Depuis Manille, le 5 avril, le ministère philippin des Affaires étrangères a confirmé que des infirmières étaient prises au piège dans Misrata. Migrante International, une ONG de soutien aux Philippins expatriés, a affirmé que, selon ses informations, des infirmières philippines avaient été réquisitionnées par des forces armées, sans plus de précision. Selon Garry Martinez, il resterait quelque 15 000 travailleurs philippins en Libye, dont 4 000 sont à Tripoli.

A Tripoli, le P. Hermilo Vilason, aumônier des Philippins, témoigne du fait que de nombreux Philippins ont trouvé refuge dans la cathédrale du vicariat apostolique de Tripoli. Depuis plus d’un mois, ils campent à l’intérieur du lieu de culte, craignant pour leur sécurité à l’extérieur de l’enceinte de la cathédrale.

Que ce soit dans les villes tenues par les forces pro-Kadhafi ou dans les villes tenues par les insurgés, les responsables de l’Eglise locale témoignent du respect dont jouissent les infirmières et le personnel hospitalier philippins qui ont choisi de ne pas quitter le pays.

" En choisissant de rester dans les hôpitaux auprès de leurs patients, elles ont gagné le respect de nombreux Libyens, dit-il, " d'autant qu’au cas où le personnel soignant philippin choisirait de partir, de nombreux hôpitaux seraient contraints de fermer. Pour les Philippins, le respect ainsi gagné leur vaut un certain degré de protection," estime-t-il encore. (source : Fides)

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