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du 14 au 17 avril 2011 (semaine 15)
 

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2011-04-17 -
LA MISSION DE L'ÉGLISE EN DÉRANGE BEAUCOUP


" Il y aura toujours ceux qui entendront la Bonne Nouvelle et qui suivront le Sauveur ; il y a ceux qui ne veulent pas d’une présence trop marquée de l’Eglise dans la vie du peuple et de la société." La christianophopbie n'est pas d'aujourd'hui.

L’émission télévisée du 9 avril de la Voix de la Russie: « Le patriarche s’adresse à vous » (Slovo pastyrja) était consacrée aux critiques dont est actuellement l’objet l’Eglise orthodoxe russe. Le Patriarche y a répondu au travers de sa propre expérience.

A la question d'une habitante de Moscou, "A la suite de tant de souffrances éprouvées au XX siècle par notre Eglise, par le clergé et les fidèles il paraît étrange que tant de personnes reprennent avec plaisir les calomnies et les mensonges diffusées par les médias à propos de l’Eglise et de ses évêques. Il serait peut-être opportun que l’Eglise réagisse à cette campagne et change de mode de communication avec le monde et les gens ?", il lui a répondu et a commenté à partir de cela, l'actuelle christianophobie.

" Pour commencer par la fin : faut-il que l’Eglise change d’attitude ? L’Eglise est consciente rapports qui existent entre elle le monde et les gens. Ce n’est pas parce que l’Eglise travaille mal ou d’une manière inefficace qu’elle est critiquée. Il s’agit de tout à fait autre chose. Quelques exemples tirés d’un passé récent.

" L’Eglise russe a, en effet, été presque détruite et annihilée. Que de clercs, que de laïcs ont péri, victimes de la répression, que d’églises détruites. La Russie est jusqu’à présent couverte de ces ruines. Il suffit de survoler à basse altitude la région de Moscou, celle de Yaroslav, le centre du pays et de nombreux autres endroits pour constater que l’époque soviétique a laissé derrière elle une quantité impressionnante d’églises détruites et de décombres.

" Mais les temps ont changé. Il y a ceux qui ont suivi le Seigneur, comme L’ont suivi les apôtres, comme L’ont suivi les saintes femmes, les martyrs et les confesseurs à l’époque de Rome, les martyrs et les confesseurs du XXème siècle, exterminés précisément par ceux qui ne voulaient pas d’une présence trop marquée de l’Eglise dans la vie du peuple et de la société. "

" Pourtant il y a nombre de personnes qui ne croient ni en Dieu, ni au diable, ce sont là des concepts qui ne signifient rien à leurs yeux. Il leur faut des preuves tangibles : montrez nous d’une manière convaincante ce qui se fait dans la société, dans la vie et ce n’est qu’alors que nous y croirons.

" On peut leur répondre : votre opposition à l’Eglise n’a rien à voir avec l’incompatibilité idéologique de diverses doctrines : les doctrines laïques ont simplement cessé d’avoir cours. Ces gens là réfutent l’enseignement de l’Eglise.

Se rappelant la période qu'il a lui-même vécue et où s'est décidée sa vocation de servir l'Église, le Patriarche Kirill commente : " Quand l’Eglise était reléguée dans un espace clos, qu’elle était astreinte à rester dans l’enceinte des paroisses, qu’elle n’avait pas accès au monde extérieur et qu’elle était bâillonnée, la majorité des gens, y compris les intellectuels, avaient à son égard une attitude de compassion condescendante. L’Eglise était perçue comme un reliquat folklorique, une sorte de pièce rapportée de la tradition culturelle. Nous n’étions visibles que « de loin ».

" Mais lorsqu’aujourd’hui l’Eglise porte haut et d’une manière audible l’enseignement du Christ cette mission dérange beaucoup de personnes car elle ne cadre pas du tout avec leurs préceptes de vie. Quelques exemples : nous expliquons que l’ivrognerie et la gourmandise, la recherche du plaisir, etc. sont condamnables.

" Nous expliquons pourquoi et nous le faisons de sorte à être entendus par tous. Certains nous entendent et s’efforcent de changer pour le mieux. D’autres sont mécontents et disent que nous devons cesser de prêcher car cela les incommode, cela les perturbe dans leurs valeurs. Je suis un pêcheur, je suis ainsi fait. Mais ne me dites pas que mes péchés sont une expression du mal.

" C’est là que se situe le conflit entre diverses visions du monde. Et de tous les temps l’enseignement de l’Eglise s’est heurté à de fortes résistances.

" A Rome les premiers chrétiens étaient persécutés et exterminés. A des époques plus favorables à l’Eglise on a tenté de « la reprogrammer », de la refaire, de l’adapter aux besoins du jour. Parfois cela réussissait, en tout cas en ce qui concerne certains membres de l’Eglise. Quant à ceux qui ne se laissaient pas « reprogrammer », cela même à des époques favorables à l’Eglise, ils étaient punis ou devenaient l’objet d’une surveillance particulière.

" Saint Jean Chrysostome, évêque de Constantinople, remarquable Père de l’Eglise ayant vécu au Vème siècle, époque du triomphe de la foi à Byzance, et il a fini ses jours en Abkhazie. C’était alors une région pourrie, infestée par le paludisme, au climat insupportable. C’est là que saint Jean est mort, exilé dans ces lieux par les « pieux » empereurs de Byzance.

" Au XXème siècle. L’Eglise a été l’objet de persécutions cruelles, tout a été entrepris pour la « reprogrammer ».

" Nous constatons aujourd’hui la même chose : on veut que nous changions, que nous adoptions un autre langage, que nous cessions d’agir sur les consciences. Mais il est impossible de nous reprogrammer , "car si l’Eglise changeait de nature, elle serait vouée à disparaître."

" L’Eglise continuera toujours à témoigner du bien et du mal, de la vérité et du mensonge, de la liberté et de l’esclavage, de la responsabilité et du refus de responsabilité. Si la voix de l’Eglise venait à être réduite au silence il ne sera plus possible de discerner le bien du mal, cela également dans la vie sociale.

" Voilà pourquoi l’Eglise continuera à servir avec humilité, à souffrir de l’hostilité. Rien de nouveau à cela : en 2.000 ans nous avons pris l’habitude d’être persécutés et malmenés. Notre devoir est de témoigner de la Vérité, comme le dit l’apôtre Paul «à temps et à contretemps » (Tm 2. 4,2), à chaque nouvelle génération. (source : Orthodoxie)


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