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du 22 au 26 avril 2011 (semaine 11)
 

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26 avrll 2011 - Nigeria
UNE CÉLÉBRATION PRUDENTE DES FÊTES PASCALES

Les
régions du Nord ont retrouvé progressivement leur calme et ont célébré Pâques grâce aux militaires déployés après les violences intercommunautaires : messes dans des casernes ou détecteurs de métaux à l'entrée des églises.

Ces violences intercommunautaires ont fait, selon une ONG nigériane, près de 250 morts suite à la présidentielle du 16 avril. Les autorités nigérianes ont refusé de fournir un bilan, officiellement afin de ne pas aggraver les tensions.

A Kano, capitale de l'Etat de ce nom dans le nord du Nigeria, une des villes les plus affectées par les récentes violences post-électorales, beaucoup de Nigérians déplacés ont assisté à la messe dans des casernes ou des locaux de la police.

Un journaliste de l'AFP a ainsi vu une foule impressionnante débordant d'un commissariat, suivant l'office à travers des haut-parleurs, non loin d'un camp de fortune. Sur un terrain sablonneux tout proche, du matériel de cuisine est entreposé et des habits séchent au soleil.

"Je suis ici avec ma famille depuis le lundi 18 avril", a expliqué Eyo Anthony, 41 ans, vendeur, venu avec sa femme et ses deux enfants, qui préfère demeurer sur place malgré les conditions difficiles.

"Même si ça a été calme ces deux derniers jours, je n'ai pas l'intention de rentrer chez moi (...) avant les élections des gouverneurs" et des assemblées, jugées à haut risque, a ajouté Eyo Anthony, qui relate l'expérience traumatisante d'émeutiers déboulant dans le quartier, saccageant et brûlant des boutiques.

Les élections des gouverneurs et des assemblées régionales auront lieu dans quelques jours pour les deux tiers des 36 Etats du pays.

Selon la Croix-Rouge nigériane, quelque 74.000 personnes ont dû quitter leurs maisons dans le nord du Nigeria à la suite des émeutes qui ont suivi l'annonce de la victoire à la présidentielle du 16 avril du chef de l'Etat sortant, Goodluck Jonathan, un chrétien du sud.

Depuis le 16 avril, 53 églises ont été incendiées dans l´Etat de Bauchi. C´est ce qu´a déclaré à la presse le président de la section de l´Association des chrétiens du Nigeria (CAN) dans cet État, le révérend Musa Tula, cité par le journal Leadership.

Selon Civil Rights Congress, une ONG de défense des droits de l´homme, les violences post-électorales ont fait 516 morts jusqu´à présent dans le pays. "Les chrétiens de Bauchi en ont assez de ces persécutions et destruction de vies et de biens", a ajouté Musa Tula, se demandant: "Quel lien y a-t-il entre les résultats d´une élection présidentielle et le meurtre de chrétiens, l´incendie de nos églises?"


Jos, capitale de l'Etat du Plateau, est également la proie d'une crise complexe dans laquelle la dimension religieuse a pris de l'ampleur, avec des flambées de violences opposant chrétiens et musulmans.

En dix ans, plusieurs milliers de personnes - un bilan difficile à chiffrer avec exactitude - ont trouvé la mort dans des émeutes cycliques dans cette ville et ses environs, située à un carrefour sensible entre le Nord, majoritairement musulman, et le Sud, à dominante chrétienne.

Depuis le jeudi 21 avril un calme général régnait dans le pays, à la faveur du déploiement de l'armée et de l'instauration de couvre-feux. Les forces de défense et de sécurité affirment être mobilisées pour prévenir une nouvelle éruption de violences.

Plus de 40.000 déplacés et près de 410 blessés : tel est le premier bilan provisoire des troubles advenus dans le Nord du pays au lendemain de la victoire de Goodluck Jonathan à la présidentielle de samedi, indique la Croix Rouge nigériane, observant que le nombre des sans-abri a triplé en trois jours seulement, surtout dans le Nord, passant de 16.000 à 42.000.
(source : Misna et AP)

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