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4 mai 2011 - Pakistan
LE MINISTÈRE DES MINORITÉS RISQUE D'ÊTRE SUPPRIMÉ

Le Ministère fédéral chargé des Minorités religieuses – celui qui eut pour titulaire le Ministre catholique assassiné Shahbaz Bhatti – risque d’être supprimé par le gouvernement central et fragmenté en quatre « ministères de niveau provincial ».

Le Ministère pourrait alors être divisé et décentralisé, au travers de la constitution de quatre responsables régionaux, à raison d’un par province : Punjab, Sindh, Beluchistan et Khyber-Pakhtunkhwa.

" Ce ne serait certainement pas une bonne nouvelle pour les minorités religieuses", en ce qu’une telle opération éloignerait du gouvernement central les décisions concernant les délicates questions concernant les droits des minorités, déjà objets de discriminations et de vexations au Pakistan.

Shahbaz Bhatti, le ministre chrétien assassiné, s’est toujours opposé à la suppression et à la décentralisation de cette structure, ayant bien présent à l’esprit que la présence d’un Ministère fédéral constituait un instrument indispensable afin de sauvegarder les droits des minorités dans l’ensemble de la nation et d’empêcher que les persécutions puissent s’imposer dans le silence général des institutions et de l’opinion publique.

Les communautés chrétiennes entendent se mobiliser au niveau national et international afin d’empêcher que cette éventualité se vérifie. Dans ce cadre, le rôle de Paul Bhatti, frère du Ministre assassiné et actuel Conseiller spécial du Premier Ministre pour les Affaires des Minorités serait restructuré et vidé de ses pouvoirs, prenant l’allure d’une fonction plutôt formelle et non pas substantielle."

Rappelons qu’en février dernier, lorsque le gouvernement pakistanais était sur le point de réaliser un tel remaniement et que le Ministère fédéral chargé des Minorités religieuses risquait d’être supprimé, Shahbaz Bhatti s'était rendu aux Etats-Unis et avai recueilli le soutien du Secrétaire d’Etat américain Hillary Clinton. Suite aux pressions des Etats-Unis, le gouvernement pakistanais confirma le poste de Bhatti, au travers d’une mesure impopulaire.

La nouvelle crée d’autant plus d’émoi après les récents épisodes de violences sur de jeunes chrétiennes et après la plainte de la Commission pour les Droits de l’Homme du Pakistan qui, dans son récent rapport, fait état de la dégradation du respect des droits et de la sauvegarde des minorités dans le pays. (source : Fides)

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