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du 1 au 4 mai 2011 (semaine 18)
 

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4 mai 2011 -
MALGRÉ QUELQUES FAUX-PAS, UNE RENCONTRE FASCINANTE

Au lendemain de la béatification de Jean-Paul II, 150 internautes ont été conviés à une rencontre avec les autorités vaticanes. Une fascinante rencontre, même si la sélection de certains blogueurs a provoqué une mise au point de l'épiscopat français.

Mgr Tighe, "numéro deux" du Conseil pontifical pour les communications sociales, embarrassé, a d'ailleurs tenu à faire remarquer que les choix d'un membre de "l'Opus Dei", d'un blogueur de "Paix liturgique" et d'un autre du "Forum catholique", sur les 5 français choisis, ne signifiaient rien : "Figurer ou ne pas figurer sur cette liste n’a aucune signification," s'est-il senti obligé de préciser.

Revenant à l'essentiel, le P. Federico Lombardi a pris acte de l’émergence positive d’une « nouvelle opinion publique, qui aide à la formation de la pensée dans l’Église » .

Deux mondes en présence. L’un, institutionnel, hiérarchisé, lent, et fondé depuis des siècles sur le papier : le Saint-Siège. Et l’autre, anonyme, participatif, incontrôlé, intégralement sur le Net : les blogueurs.

Invités à une première rencontre d’échanges par les conseils ponti caux pour la culture et pour les communications sociales, 150 blogueurs catholiques du monde entier étaient invités à une première rencontre d'échanges, à l’exception visible de l’Afrique et de l’Asie. Ils se sont mutuellement découverts durant quatre heures et ont entamé ce que Mgr Claudio Celli, président du Conseil pontifical pour les communications sociales, a appelé "le premier mouvement d’une symphonie à venir".

L’idée de cette rencontre en revient au cardinal Gianfranco Ravasi, président du Conseil pontifical pour la culture, qui fut aussi l'artisan du « Parvis des gentils ». Le Vatican poursuit donc son exploration des nouveaux continents, qu’ils soient non croyants ou numériques. En son nom, Richard Rouse, maître d’œuvre de la rencontre, a pris les devants, face à ce public fort jaloux de sa liberté : " Pas question d’édicter un code de moralité des blogueurs !"

Dans la salle, tablettes et smartphones twittaient, chattaient, mailaient, pour finalement saturer le wi- local !…

Dès la première table ronde, la diversité des blogueurs apparut : "Je me confesse moins depuis que je blogue", avoua en souriant l’américaine Elisabeth Scalia. Et pourtant, la blogosphère est, pour elle, une chambre d’écho des ego, car les passions galopent ."

Le Français François Jeanne-Beylot, spécialisé dans l’intelligence économique, constata : " Le Net est le royaume de celui qui crie le plus fort, d’où la nécessité pour les catholiques d’y être présents...Trois raisons motivent les blogueurs, se vendre, flatter son ego et faire passer des idées."

Une constatation qui laisse loin le blog de "Paix liturgique" qui veut être d'abord une source d’informations sur la forme extraordinaire du rite romain de la liturgie traditionnelle.u "Forum catholique".

Le P. Roderick Vonhögen, jeune prêtre néerlandais hyperconnecté, déclara : "Je veux être un berger pour ceux qui en ont besoin, et non pour ceux qui en ont déjà."

Une constatation que le Vatican veut prendre en compte. Blogueurs prêtres, blogueurs journalistes, blogueurs personnels : dans la blogosphère, la diversité des statuts est grande. Si des voix se sont fait entendre pour demander à l’Église une sorte de « nihil obstat numérique », elles ont vite été couvertes avec fermeté : "Nous ne voulons aucune approbation, ni du Vatican, ni des diocèses, ni des médias catholiques, a lancé une blogueuse américaine. Simplement, nous pensons ce que nous pensons !"

Les représentants du Vatican ont joué le jeu. Le P. Federico Lombardi, directeur de la Salle de presse du Saint-Siège, a rappelé que le pape est « disponibilissimo (très disponible) à tous les nouveaux moyens de communication ». Mais surtout, il a pris acte de l’émergence positive de cette « nouvelle opinion publique, qui aide à la formation de la pensée dans l’Église ».

Le P. Lombardi a expliqué que le blogueur qui, pour ses services, veille sur les réseaux sociaux, lui « a changé la vie ». Chacun se souvient que le Pape lui-même avait reconnu dans son livre "Lumière du monde" que si la Curie avait mieux utilisé Internet, le « cas Williamson » aurait pu être réglé bien en amont…

Le P. Lucio Ruiz, qui dirige les services Internet du Vatican, dont le site « aux 500 000 pages », a-t-il expliqué, est « mis à jour manuellement » , a soutenu qu’en aucun cas le Pape ne pourrait tenir un blog, ajoutant d'ailleurs : "Le Pape ne doit pas remplacer les évêques. Si nous faisons en sorte que son message parvienne à la terre entière, il ne doit pas, à lui seul, réaliser l’ensemble de la mission universelle." (source : Service de presse du Vatican)


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