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du 1 au 4 mai 2011 (semaine 18)
 

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4 mai 2011 -
LE HUITIÈME CENTENAIRE DE LA CATHÉDRALE DE REIMS

Il y a 800 ans, était posée la première pierre de la cathédrale de Reims. Le 6 mai prochain verra l'ouverture des festivités. célébrant ce 800ème anniversaire qui durera jusqu'au 23 octobre. La soirée inaugurale démarrera à 18h par un Te Deum.

Puis à 22h30 aura lieu un des temps forts de ces festivités avec la première de "Rêve de couleurs", un spectacle de polychromie dynamique en très haute définition projeté sur la façade de la Cathédrale. Spectacles, concerts, conférences et autres manifestations culturelles animeront le célèbre édifice pendant 7 mois. 

La messe anniversaire aura lieu le 15 mai à 16h 00, en présence du nonce apostolique et des évêques de la région. A noter également le samedi 25 juin à 11h 00, l'inauguration des vitraux d'Emi Knoebel installés dans les chapelles adjacentes à la chapelle axiale, dans laquelle se trouve le vitrail de Marc Chagall.

Siège des sacres des rois de France, la cathédrale demeure l'un des plus beaux témoins de l'art gothique et de la statuaire médiévale, notamment à travers le fameux «ange au sourire» qui accueille les fidèles au-dessus de l'un des portails.

Une date marque aussi la cathédrale. Le 8 juillet 1962, lors d'une visite officielle en France, le chancelier Adenauer s'unit au général de Gaulle pour un Te Deum célébré ce 8 juillet en la cathédrale de Reims qui constitue un moment des plus symboliques pour l'Europe, comme le rappelle une plaque gravée sur le sol du porche principal.

Adenauer et De Gaulle se tiennent debout, dans une attitude de recueillement. La guerre est encore bien présente avec cette cérémonie religieuse où l’union vient d’abord des morts que les deux pays « partagent » à la suite de leurs conflits. À Reims, on célèbre la nouvelle solidarité franco-allemande dans le souvenir des soldats des deux camps tombés lors des grandes batailles de Champagne. L'Église organise à la demande du pouvoir civil un office consacrant - au sens chrétien - leur volonté de pardon mutuel.

L'archevêque de Reims Mgr Marty préside la célébration et prononce l'homélie. Il déclare que la cathédrale de Reims est heureuse de les accueillir « ensemble », « avec le sourire de son ange ». Il prêche « pour le passé : le pardon des brisures » et « pour l'avenir : la volonté de réconciliation », et il appelle à prier « pour toutes les victimes de toutes les guerres ».

Adenauer suit la messe dans son missel avec beaucoup de dévotion, puis communie, de Gaulle non, considérant sans doute que, "comme chef d'un État laïc, il ne peut se permettre en public un acte personnel de dévotion" dit Alain Peyrefitte. Premier ministre Georges Pompidou a fait le déplacement et les principaux ministres, Messmer, Frey, Couve de Murville se trouvent à ses côtés.

La cathdrale actuelle date du XIIIème siècle. Vers 1207 ou 1210, Reims voit son ancienne cathédrale ravagée par un incendie en 1207 ou 1210. Elle avait été construite dans le style pré-roman peu avant l'An Mil.

Mais depuis un demi-siècle, un nouveau style a le vent en poupe. Comme il est né dans le bassin parisien, on le qualifie tout simplement de «français». L'archevêque Aubry de Humbert et son chapitre décident donc de reconstruire l'édifice dans ce style (l'art «gothique»).

Trente ans après la pose de la première pierre, le 8 septembre 1241, les chanoines ont la satisfaction de consacrer le chœur. On est alors à l'apogée du «beau Moyen Âge» et au début du règne de Saint Louis.

La cathédrale compte une nef principale de 138 mètres de long, à trois étages, ainsi que deux nefs latérales.

Cathédrale du sacre, cathédrale royale, Reims est surabondamment décorée de statues en façade. On en compte plus de 2300. Pas moins de 72 personnages composent la galerie des Rois, au-dessous de la grande rosace. Au centre de cette galerie, au-dessus du porche central, on peut reconnaître Clovis dans la cuve baptismale, entouré de sainte Clotilde et de saint Remi.

Incendiée au début de la Première Guerre mondiale, le 19 septembre 1914, et fréquemment bombardée par la suite, la cathédrale de Reims est quasiment ruinée à la fin du conflit. Il fut question de la maintenir en l'état pour témoigner de la «barbarie boche». En définitive, le «roi du pétrole» John Rockefeller propose d'en financer la restauration. Celle-ci est confiée à un architecte-charpentier de génie, Henri Deneux.

Excellent connaisseur des charpentes anciennes, il est confronté au manque de bois de charpente. Il invente un procédé de ciment armé pour refaire toute la charpente de Reims dans ce matériau, lequel a l'avantage d'être incombustible. Le résultat dépasse toutes les attentes par son élégance, sa légèreté et sa résistance au temps.

Loin d'être momifiée, c'est un édifice en perpétuel renouvellement. Ainsi des maîtres-verriers de talent ont-ils tout au long du XXème siècle embelli ses verrières. (source : CEF)


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