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du 5 au 8 mai 2011 (semaine 18)
 

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8 mai 2011 - RD Congo
L'INCULTURATION ET LA PLURALITÉ RELIGIEUSE


Le choix de certains Africains de continuer de pratiquer leur religion ancestrale tout en s'insérant dans le christianime reste un problème dont la solution dépasse le simple dialogue interreligieux auquel on voudrait se référer.

Le P. Mafuta Kiyungi Didier, prêtre de la congrégation des Missionnaires Oblats de Marie Immaculée, a publié, lundi le 2 mai 2011, son livre intitulé « Double appartenance religieuse des chrétiens africains ? Inculturation et pluralité religieuse ».

Il a été présenté par le professeur Ngindu, doyen de la Faculté de Théologie de l'Université catholique du Congo (UCC). Cadre choisi : la salle de conférences de la paroisse Notre-Dame de Fatima, située dans la commune de Gombe.

L' auteur soutient le fait que l'identité africaine est une vérité de fait. Cette reconnaissance a eu comme conséquence l'élévation de l'Africain et de son monde au rang de partenaire de Dieu.

Le P. Mafuta Didier invite les Congolais à « prendre au sérieux » la spécificité africaine qui, selon lui, explique le choix de certains Africains de rester en rupture avec le christianisme, continuant à pratiquer leur religion ancestrale et refusant d'adhérer explicitement à la religion chrétienne.

Pour le P. Mafuta Didier, le nombre de ces Africains "indociles" dépasserait 10 ou 12 % de la population.

Avec ces Africains, l'Eglise récuse l'option du dialogue interreligieux dans une mission copiée sur le modèle du dialogue avec les grandes religions du monde. D'autant que d'autres Africains sans renier leur culture africaine, ont compris que le Christ est quelqu'un qu'il faut adorer si l'on veut s'accomplir, se réaliser.

Ils sont devenus « ivres » du Christ, comme on dit en lingala : « balangwa Kristu ». C'est cette catégorie de fervent qui intéresse le religieux. " Quand ces Africains ravisés rencontrent le Christ, ils s'émerveillent, ils écument de joie, ils se plient les genoux pour adorer."

" Ils décèlent en ce Fils de l'homme le paradigme et l'espoir de leur propre apothéose. Ils sont devenus chrétiens. Ils se font baptiser", a précisé lePère qui est doctorant en Théologie à Lugano, en Suisse.

Il a comme une bipolarité entre le christianisme et l'Africain. C'est un problème : "Mais, ces Africains en collision, en syntonie, en harmonie avec le Christ portent avec eux leur background culturel et religieux."

"Aucun d'entre eux n'a su biffer son nom dans le registre invisible de leur appartenance à une culture qui est aussi une religion, du fait de l'unité qu'il y a entre religion et la culture."Voilà pourquoi l'auteur s'est posé cette question : " Est-il possible de parler d'une double appartenance religieuse chez les chrétiens africains ?"

A cette question, l'auteur donne une réponse qui est loin d'aboutir à un syncrétisme exaspéré, à un bricolage et à un déficit religieux. Mais, qui se résume en termes de synthèse inédite et dynamique, d'harmonisation, de bipolarité entre le christianisme et l'Africain.

Il amorce son débat à partir du pourtour, de la périphérie. Il a voulu intégrer un « tertium quid » (une troisième personne) qui n'est ni juif ; ni Grec, ni Romain. Mais qui est Africain !

Il s'est intéressé aux "cathédrales élémentaires" (rudimentaires) de l'univers africain, cathédrales embellies du quotidien de l'homme noir aux prises avec les contradictions de la vie et dont la clé de voûte demeure le Christ lui-même.

Sans tomber dans une diabolisation facile ni dans une canonisation a priori de cet univers culturel africain, son livre suggère l'importance d'une réappropriation critique de toutes les traditions reçues.

" Car, pour lui , le Christ lui-même se présente à nous comme le champion de la critique, de la remise en question." (source : Allafrica)


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