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du 5 au 8 mai 2011 (semaine 18)
 

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8 mai 2011 -
L'ÉQUILIBRE NÉCESSAIRE ENTRE LA TRADITION ET LE PROGRÈS LITURGIQUE

A l'heure de Vatican II, il fallait
éviter de tomber dans le ritualisme ou de favoriser le subjectivisme centré sur le célébrant. Pour que la réforme soit bien justifiée dans le contexte de la Révélation et en continuité avec la tradition de l´Eglise".

S’exprimant le 7 mai, à l’occasion du 50e anniversaire de l’Institut pontifical liturgique Saint-Anselme, Benoît XVI a précisé sa pensée sur la place et l’évolution de la liturgie dans l’Église : Vatican II : pas une réforme, mais un renouvellement.

C'est un sujet sensible et attendu depuis plusieurs semaines. Après avoir été "retardée", une instruction précisant les modalités d’exécution du Motu proprio Summorum Pontificum de 2007, qui libéralisait l’usage de la liturgie romaine antérieure à la réforme de 1970 devrait être publiée dans quelques jours.

Dans son intervention devant les représentants de l´Institut pontifical liturgique, Benoît XVI est revenu sur les "malentendus" liés à l´interprétation du Concile Vatican II en matière de liturgie, dont les erreurs de perception commises à l´époque par les experts eux-mêmes.

S'exprimant sur "la mémoire", premier thème de ce congrès, le Pape a demandé aux quelque 250 participants, membres de l´Institut pontifical liturgique de voir "les fruits abondants suscités par l´Esprit-Saint en un demi-siècle d´histoire, en dépit des malentendus nés de la réforme conciliaire".

Passant au second thème, celui de la "prophétie", il a déclaré que la liturgie de l´Eglise allait au-delà de la réforme conciliaire elle-même, dont le but, en réalité, n´avait pas été principalement de changer les rites et les textes, mais de renouveler la mentalité et de placer la célébration du "Mystère pascal du Christ" au centre de la vie chrétienne et de la pastorale.

" Malheureusement, a-t-il commenté, la liturgie a été perçue, y compris peut-être par nous autres, pasteurs et experts, comme un objet à réformer plutôt qu´un sujet capable de renouveler la vie chrétienne. Avec les termes de ´traditio´ et de ´legitima progressio´, les Pères conciliaires ont voulu remettre leur programme de réforme en respectant un équilibre entre "la grande tradition liturgique et l´avenir", a poursuivi Benoît XVI.

Et de déplorer que tradition et progrès sont souvent opposés de façon maladroite, alors que les deux concepts s´intègrent. Selon lui, la tradition, réalité vivante, inclut en elle d´une certaine manière le progrès.

Cela revient à dire que "le fleuve de la tradition porte aussi en lui sa source et se dirige vers son embouchure".

Benoît XVI estime qu´à l'aube de Vatican II, l´urgence d´une réforme dans le domaine liturgique se faisait de plus en plus sentir, notamment en raison des demandes émises par les différents épiscopats.

Il a rappelé qu'en ce temps d'une évolution sociale générale, forte était l'exigence pastorale, qui animait le mouvement liturgique, évolution sociale qui demandait que l´on favorise une participation plus active des fidèles aux célébrations liturgiques à travers l´usage des langues nationales et que l´on approfondisse le thème de l´adaptation des rites aux différents cultures, spécialement en terre de mission.

"Dès le début, la nécessité d´étudier de façon plus approfondie la base théologique de la liturgie est clairement apparue, afin d´éviter de tomber dans le ritualisme ou de favoriser le subjectivisme centré sur le célébrant afin que la réforme soit bien justifiée dans le contexte de la Révélation et en continuité avec la tradition de l´Eglise".

C´est pour répondre à ces exigences que l´Institut pontifical liturgique, qui dépend du Collège bénédictin de saint Anselme, a été créé par Jean XXIII. (source : VIS)


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