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du 13 au 15 mai 2011 (semaine 19)
 

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15 mai 2011-
NOTES SUR L'INSTRUCTION "UNIVERSAE ECCLESIAE"

L'Instruction "Universae Ecclesiae" sur le rite romain de la messe, qui vient d'être rendue publique le 14 mai, se situe dans un ensemble canonique, liturgique et ecclésial précis et il y aurait risque de la dénaturer si l'on n'en tient pas compte.

Ce texte de six pages est, tout d'abord, une "instruction", une instruction et non un "Motu Proprio". Elle est rédigée dans un esprit d’apaisement et d’unité précisé dans la lettre conjointe, qui l'accompagne et qui est signée par le cardinal William Levada.

Il la signe en tant que président de la Commission "Ecclesia Dei", et non pas en tant que Préfet de la Congrégation pour la doctrine de la Foi. Ce qui est plus qu'une simple nuance. De même que dans ces questions concernant la liturgie et le culte divin, même indirectement, nous ne trouvons pas le Préfet et la Congrégation pour le Culte divin et la Discipline des Sacrements.

Cette "instruction" a été "approuvée" par le Pape au cours d'une audience accordée au président de la Commission "Ecclesia Dei".

Le cardinal Levada l'a fait parvenir le 3 mai aux Conférences épiscopales et en quelques lignes la leur a présentée. Quelques passages de cettre d'accompagnment mérite qu'on s'y arrête.

Cette instruction s'adresse donc "aux présidents des Conférences des conférences épiscopales", une instance à laquelle est conféré un rôle particulier et important de transmission auprès des évêques.

Cette instruction ne concerne que l'Église de rite latin (§ 3). Les Églises catholiques de rite oriental conservent leurs traditions immémoriales, bien antérieures au rite latin.

Cette instruction exprime l'unité de ce rite romain et le cardinal Levada souligne qu'elle veut "éviter les antagonismes et les fractures à l'intérieur de la communauté ecclésiale."

Il souligne cette unité et cette paix liturgique d'une manière directe :

- pour ceux qui sont attachées à la "forme extraordinaire", qu'ils ne soient ni marginalisés, ni isolés.
- pour ceux sont attachés à la "forme ordinaire, qu'il ne leur soit pas contesté qu'ils sont dans la fidélité à la Tradition.

Le cardinal Levada rappelle le Motu Proprio de 2007 de Benoît XVI: "La forme ordinaire et la forme extraordinaire de l'unique rite romain ne sont ni antithétiques ni opposées, mais elles s'enrichissent mutuellement."

Vatican II n'a donc pas appauvri la Tradition, le missel de saint Pie V devenant celui de Jean XXIII et la liturgie tridentine, la « forme extraordinaire du rite romain » tandis que le missel de Paul VI en est la « forme ordinaire ».

Les fidèles qui demandent la forme extraordinaire doivent reconnaître le fait que l'Église poursuit sans rupture sa mission à la lumière de Vatican II.

" Ils ne doivent jamais venir en aide ou appartenir à des groupes qui nient la validité ou la légitimité de la Sainte Messe ou des sacrements célébrés selon la forme ordinaire, ou qui s’opposent au Pontife romain comme Pasteur suprême de l’Église universelle."(n° 19).

C'est un message direct à la Fraternité Saint-Pie-X et à ses fidèles, mais aussi à tous ceux qui, même au sein de l’Église catholique, récusent ou contestent de fait la légitimité du Missel de Paul VI.

Dans le même sens, si les curés sont invités à recevoir dans « un esprit d’accueil généreux » (n° 17) prêtres et fidèles voulant célébrer avec le missel de Jean XXIII, ces prêtres doivent être « idoines » et non « empêchés par le droit canonique » (n° 20). "Idoines" cela veut dire également canoniquement diocésains ou religieux de l'Église romaine, comme l'atteste le "celebret" qu'ils présentent au prêtre qui a reçu de son évêque la charge canonique de la paroisse.

Cela exclut donc les prêtres de la Fraternité Saint-Pie-X, toujours suspens.

Et si les évêques « peuvent demander la collaboration des prêtres » des instituts traditionalistes (n° 22), c’est avec ce même esprit que ceux-ci doivent accepte le Missel de Paul VI.

Par ailleurs, l’instruction "Universae Ecclesiae" précise la définition du « groupe stable de fidèles » issus d'une paroisse donnée.

Celui-ci n’est plus « un groupe de fidèles attachés de façon stable aux anciennes traditions liturgiques » (art. 5), mais un groupe « constitué de personnes issues d’une paroisse donnée qui, même après la publication du Motu Proprio de 2007, se sont réunies à cause de leur "vénération" pour la liturgie célébrée selon l’usus antiquior ».

L’existence de ce groupe issus d'une paroisse donnée, n’est plus obligatoirement constitué de personnes ayant toujours connu l’ancienne liturgie et n’est par ailleurs pas conditionné à un nombre minimum de fidèles.

Un autre point de cette Instruction concerne la nature même du Sacrement de l'Ordre, sacrement de l'Eucharistie et de la Liturgie. Les Ordres mineurs et le Sous-diaconat sont assimilés aux ministères institués, et n'appartiennent pas au Sacrement de l’Ordre.

L'Instruction rappelle ce qui avait été défini par Paul VI en 1972, mais que les Instituts traditionnalistes gardent présents dans la célébration de l’ancien rite. L’instruction précise que "Summorum Pontificum" « n’introduit aucun changement dans la discipline de 1983 » : " Même dans les Instituts traditionnalistes, les profès ne deviennent clercs qu’au moment de l’ordination diaconale ". (n° 30) (Code de droit canonique de 1983).

Seule concession, regrettable au moment où la Résurrection du Seigneur est Communion en l'Unité de l'Église. Quant à la célébration du Triduum pascal, Summorum Pontificum ne permettait psr la célébration privée de l’ancienne messe les jeudi et samedi saint (art. 2), une ancienne tradition liturgique voulant qu’il n’y ait qu’une seule messe ces jours-là dans chaque paroisse.

" Universae Ecclesiae" revient sur cette tradition en offrant « la possibilité d’une répétition des célébrations du Triduum sacré dans la même église » (n° 33), mais avec une condition importante à souligner : si une communauté traditionnaliste est amenée à partager un lieu avec une communauté célébrant dans la forme ordinaire.

D'autres dispositions sont de moindre importance, par exemple celle qui met comme condition, pour qu'un prêtre soit "idoine" : " Qu'il ait du latin une 'connaissance de base' qui lui permette de 'prononcer correctement' les mots et d'en comprendre le sens."C'est bien un minimum. (texte de l'Instruction : ci-joint)


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