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du 13 au 15 mai 2011 (semaine 19)
 

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15 mai 2011-
L'ÉGLISE CATHOLIQUE ET LE CONSEIL OECUMÉNIQUE

Le cardinal Kurt Koch qui, depuis juillet 2010, préside le Conseil pontifical pour la promotion de l'unité des chrétiens, vient de terminer sa première visite officielle au Conseil œcuménique des Eglises (COE), au Centre œcuménique de Genève.

Le cardinal Koch avait été invité par le pasteur Olav Fykse Tveit, secrétaire général du COE. Cette visite a donné à ces deux personnalités l'occasion d'évoquer les progrès de la coopération entre l'Eglise catholique romaine et le COE.

Du 8 au 10 mai, le cardinal a rencontré des membres du personnel de programme du COE et des responsables de la Fédération luthérienne mondiale (FLM) et de la Communion mondiale d'Eglises réformées (CMER). Il a également pris un dîner avec le corps enseignant et les étudiants de l'Institut œcuménique de Bossey, Suisse, qui dépend du COE.

Ancien évêque de Bâle, le cardinal a profité de ce retour dans son pays d'origine pour se familiariser avec le COE et discuter des plans visant à faire progresser la quête de l'unité des chrétiens.

Au cours d
e tous ces entretiens, il a souligné la nécessité de "récolter les fruits" des dialogues antérieurs entre Eglises et organisations confessionnelles et des rencontres multilatérales comme celles qu'encourage le COE. Cette volonté de "récolter" était déjà la préoccupation de son prédécesseur, le cardinal Walter Kasper.

Le cardinal Koch a déclaré que l'examen des accords historiques constitue une première étape, qui doit être suivie par un processus délibéré de "réception" de ces accords, au cours duquel les Eglises et les chrétiens prennent connaissance des avancées et conclusions découlant du dialogue.

Le pasteur Tveit a souligné que ces accords "ne doivent pas demeurer des trésors cachés" mais qu'il convient de les diffuser et de les discuter largement au niveau local.

Lors d'une discussion sur le rôle du COE dans le mouvement œcuménique qui a réuni les secrétaires généraux du COE, de la FLM et de la CMER, le pasteur Martin Junge, secrétaire général de la FLM, a souligné "l'interdépendance" des conversations multilatérales et des dialogues bilatéraux,

On qualifie de "bilatérales" les rencontres entre représentants de deux traditions confessionnelles – comme les dialogues entre catholiques et anglicans, entre luthériens et méthodistes ou entre orthodoxes et réformés. Les processus "multilatéraux" se déroulent souvent par l'entremise du COE et de sa Commission de "Foi et
Constitution" et impliquent une représentation plus large de diverses traditions théologiques.

Le pasteur Junge a évoqué les "multiples niveaux d'engagement" entre Eglises et familles confessionnelles qui englobent des problèmes complexes d'interprétation fondés sur les spécificités régionales et historiques. Il a appelé de ses vœux "des échanges inter-contextuels dans lesquels le caractère polycentrique de la tradition chrétienne pourrait être mieux pris en compte".

Reconnaissant que les partenaires des dialogues se retrouvent dans des contextes complexes, le pasteur Setri Nyomi, secrétaire général de la CMER, a déclaré qu'à côté de la diversité du christianisme, il existe toute une gamme de questions et de domaines que les Eglises sont en train d'apprendre à affronter dans un esprit de coopération. Il ne suffit pas de se concentrer sur les aspects théoriques ou purement ecclésiaux de la théologie et de la doctrine: "Foi et constitution, la justice, la paix, la défense des causes, le service – tout cela ne fait qu'un", a-t-il déclaré.

Les pasteurs Junge et Nyomi ont exprimé leur reconnaissance au COE pour ses efforts en vue de rassembler diverses Eglises et organisations liées autour d'une table commune. Le pasteur Tveit a exprimé l'espoir que l'honnêteté et le courage moral indispensables à tout dialogue délicat déboucheront sur des relations "solides", par opposition à celles, plus "fragiles", qui résultent de rencontres moins ambitieuses entre chrétiens.

"Le désaccord éthique peut menacer l'unité", a déclaré le pasteur Tveit à propos des risques d'échanges francs, "mais lorsque nous parvenons à un accord sur des questions de justice et de paix qui débouche sur une action commune, nous pouvons vraiment établir des relations solides."

Pour cette visite, le cardinal Koch était accompagné de deux membres du personnel du Conseil pontifical, Mgr Gosbert Byamungu et le père Gregory Fairbanks.

Au cours d'une méditation dans le cadre de la prière du mardi matin à la chapelle du Centre œcuménique, le cardinal Koch a déclaré: "Dans le monde d'aujourd'hui, le témoignage chrétien doit avoir une composante œcuménique, afin que sa mélodie soit symphonique et non pas cacophonique.

C'est pourquoi dans l'œcuménisme, il y a quelque chose de beaucoup plus important que n'importe quel objectif de politique ecclésiale: le renouveau quotidien du processus de progression vers l'essentiel, à savoir la foi manifestée dans l'amour."
(source : COE)

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