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du 13 au 15 mai 2011 (semaine 19)
 

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15 mai 2011-
AVANT DE RÉNOVER LE CAPITALISME, IL FAUT RÉNOVER L'HOMME.

Celui qu'on appelle "le banquier du pape" vient de commenter ce jeudi 12 mai à l’Université pontificale de la Sainte-Croix, à Rome, la situation du monde occidental qui renonce à la croissance naturelle et donc à la croissance du PNB.

Ettore Gotti Tedeschi est un vrai banquier et il a été nommé par Benoît XVI, le 23 septembre 2009, président de l'Institut pour les œuvres de religion, l'IOR. Il était jusqu’alors président de la banque espagnole Santander en Italie.

Sa conférence avait pour thème le un monde occidental qui a renoncé à la croissance naturelle, interrompant les naissances et donc la croissance du PNB.

Ses convictions tiennent en quelques mots. Il faut les écouter avec attention, connaissant sa proximité avec Benoît XVI : "La véritable maladie de l’Occident est le nihilisme, qui l’a éloigné de toute vérité absolue pour le faire devenir matérialiste, à la poursuite d’une satisfaction toujours plus consumériste."

..." Dans un monde occidental qui a renoncé à la croissance naturelle, interrompant les naissances et donc la croissance du PNB, l’unique manière de consommer toujours plus consiste à faire croître toujours plus le pouvoir d’achat alors que, lui, ne peut que diminuer, compte tenu de l’augmentation des impôts indispensable à l’entretien de la partie âgée de la population, toujours plus importante.."

Critiquant le néo-malthusianisme, Gotti Tedeschi constate :" L’augmentation de la productivité étant nécessairement limitée, il est plus facile de faire baisser les prix en produisant là où la main-d’œuvre est moins chère." En un mot : "En Occident, on consomme sans produire ; tandis qu’ailleurs on produit sans consommer."

Et celui qui fut l’un des rédacteurs de l’encyclique économique de Benoît XVI "Caritas in veritate" va plus loin : "Le monde est géré, de façon certes égoïste, par les États-Unis et l’Europe, qui sont issus de racines chrétiennes. Dans un monde créé par Dieu, l’homme libre et responsable doit ainsi donner sens à la création, donner sens à son action."

" Mais bientôt, annonce-t-il, le monde sera dominé par l’Inde et la Chine, cultures très pragmatiques qui n’envisagent l’existence d’aucun Dieu, et ne sont donc pas amenées à professer le respect de l’homme, en tant que créature, et de la Création, en tant qu’œuvre de Dieu.

..."Le monde est ainsi partagé entre, d’une part, la vision catholique, portée par la doctrine sociale de l’Église (qui considère que l’économie n’est qu’un moyen, qui doit être orienté vers une fin : donner un sens à l’activité économique, et plus globalement, à la vie humaine) et, d’autre part, une conception radicalement laïque, qui considère que la vie n’ayant ni origine ni objectif, ni sens, l’économie ne doit pas en avoir non plus. La science remplace alors la religion, l’évolutionnisme étant seulement le fruit d’un chaos original."

Pour le banquier du Pape, commente Frédéric Mounier à propos de cette conférence, la crise actuelle est essentiellement due à la méconnaissance de trois propositions essentielles de la doctrine sociale de l’Église : l’ouverture à la vie, une consommation matérielle frugale et adaptée aux besoins essentiels, et la nécessaire justice sociale sans laquelle l’explosion de la pauvreté ne peut que conduire au terrorisme."

" Sa conclusion, ajoute Frédéric Mounier, pourra surprendre un esprit français : "Il ne suffit pas de rénover le capitalisme, mais il faut renouveler l’homme. C’est ce que propose Benoît XVI. Pour cela, plus que de bons économistes ou de bons industriels, il nous faut de bons prêtres."

" En attendant, balayant devant sa propre porte, Ettore Gotti Tedeschi applique à la lettre la volonté pontificale : depuis plusieurs mois, sous la menace d’enquêtes incisives de la justice italienne, il fait sortir l’IOR, lentement mais sûrement, de l’univers des paradis fiscaux, pour la mettre aux normes de l’indispensable transparence financière internationale. (source : La Croix)


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