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du 16 au 19 mai 2011 (semaine 20)
 

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19 mai 2011- Thaïlande
PRIS AU PIÈGE DE LA GUERRE CIVILE

Dans le sud de la Thailande, en proie à une violente insurrection séparatiste, les populations qu’elles soient catholiques, bouddhistes ou musulmanes, sont prises entre les feux croisés des forces gouvernementales et des rebelles islamistes.

L'Eglise catholique y lance des projets d’aide aux populations prises au piège de la guerre civile qui vivent un quotidien marqué par la peur, la perte des repères culturels et le manque de solidarité.

Malgré les violences incessantes – le 7 mai dernier, un attentat à la bombe a encore fait une dizaine de morts dans la province de Yala – et la difficulté à maintenir leur présence dans le sud du pays, les institutions d’Eglise multiplient les activités interreligieuses et participent aux programmes d’aide sociale, en particulier auprès des jeunes des deux communautés.

Bien que les catholiques, qui constituent une toute petite minorité en Thailande, ne soient plus que 400 fidèles à peine pour l’ensemble des trois provinces les plus touchées (Pattani, Yala et Narathiwat), l’Eglise garde une certaine influence dans la région, notamment par le biais d’établissements scolaires.

Depuis que le conflit a pris de l’ampleur en 2004, les attaque des indépendantistes ont fait plus de 4.400 morts dans les provinces méridionales de la Thaïlande, proches de la Malaisie.

De population majoritairement malaise et musulmane sunnite, contrastant avec l’ensemble de la Thaïlande, bouddhiste à 90 %, les provinces de Pattani, Yala, Songkhla et Narathiwat sont aujourd’hui des territoires à l’insécurité constante, subissant les attentats commis par les insurgés, les exactions de l’armée et les ravages des trafiquants de drogue.

Le diocèse de Sura Thani qui recouvre toute la partie méridionale de la Thailande (soit 15 provinces dont quatre subissant la rébellion séparatiste) a développé par son centre d’action sociale (DISAC) de nombreux projets qui visent aussi bien à la réconciliation interreligieuse qu’à aider les populations à sortir de leur enclavement socioculturel par des programmes d’alphabétisation et de formation.

Financé par l’Union européenne, le programme, étalé sur trois ans, vise à leur enseigner un savoir-faire professionnel afin qu’elles puissent prendre en charge l’entretien de leur famille. Les programmes similaires du gouvernement, contrairement à ceux mis en place par le diocèse, ne touchent pas les villages des régions rurales.

Les programmes de formation du diocèse de Sura Thani permettent à ces derniers d’acquérir des connaissances et de monter eux-mêmes leur propre projet. Les programmes du DISAC visent aussi à permettre à ces populations qui ont développé une grande défiance vis à vis du gouvernement, de demander les aides financières qui leur sont nécessaires.

Ces programmes peuvent se heurter à des difficultés dans certains districts comme ceux de la région de Narathiwat, où une simple prise de contact avec les autorités afin de demander des fonds pour un micro-projet, peut être interprétée par les insurgés indépendantistes comme une « collaboration » avec l’oppresseur thaï.

Sur les 61 millions de Thaïlandais, les bouddhistes représentent 90 % de la population, devant 4 millions de musulmans et 300 000 catholiques. (source : Mepasie)


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