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du 16 au 19 mai 2011 (semaine 20)
 

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19 mai 2011-
L'ÉVOLUTION EST PRÉFÉRABLE À LA RÉVOLUTION

Lors de son récent passage à Paris, le
Patriarche Ignace Youssef III Younan, de l'Église catholique melkite a demandé "aux dirigeants, chrétiens ou musulmans du Proche-Orient de recourir à la raison pour résoudre les problèmes."

Le 12 mai, celui qui est le responsable de l’Église syrienne-catholique – 175 000 fidèles en Syrie, au Liban et en Irak – s’est exprimé sur les conséquences du « printemps arabe » pour les chrétiens d’Orient.

Alors que le monde arabe est en proie à un vent de révolte, notamment au Proche-Orient, "nous demandons à nos dirigeants, chrétiens ou musulmans, de recourir à la raison pour résoudre les problèmes dans chacun de ces pays. Pour nous, l’évolution est préférable à la révolution.

" Nous comprenons et nous soutenons ces mouvements de libération, mais nous ne voulons pas passer d’un régime totalitaire fondé sur des clans, des familles ou des partis politiques à une dictature fondée sur une religion qui n’accepterait pas les autres religions. Ce que nous encourageons, c’est un progrès des droits de l’homme au Proche-Orient.

..." L’Europe doit faire attention : on ne peut pas exporter n’importe où la démocratie telle qu’elle est vécue en France ou en Europe occidentale. À mon sens, l’Union européenne ferait mieux de favoriser le dialogue entre opposants, notamment en Syrie.

..." Certains chrétiens soutiennent ces révoltes, même dans la violence, parce qu’ils estiment que les gouvernements gérés par des partis uniques ne sont plus acceptables. Mais la plupart préféreraient une évolution en douceur.

" Ce chaos risque de se répercuter sur les populations les plus vulnérables, autrement dit les chrétiens, pris entre la majorité sunnite et la minorité alaouite. Or, ces deux communautés nourrissent depuis longtemps une haine réciproque, malgré les tentatives de réconciliation du gouvernement.

" Si le régime de Bachar Al Assad était renversé, je crains que le pays ne soit livré au chaos et que la frange sunnite fondamentaliste prenne les rênes du pouvoir. Certes, il y a des Syriens musulmans cultivés, tolérants… Mais il semble peu probable qu’ils puissent exercer un pouvoir réel dans un nouveau régime.

" En Égypte, pendant la révolution, les Frères musulmans ont réussi à s’infiltrer dans la population sous couvert de défendre la liberté. Ils en ont profité pour imposer leurs idées religieuses dans le débat politique. Et il y a fort à parier qu’ils seront majoritaires au prochain scrutin.

" Le problème de fond, c’est qu’il n’y a pas de séparation entre religion et État chez les musulmans. Les Coptes d’Égypte sont victimes de discriminations, bien qu’ils soient considérés sous protection des musulmans, en vertu des préceptes de l’islam. Mais nous n’avons pas besoin d’être protégés par une majorité : nous voulons seulement être des citoyens de plein droit.

" Nous attendons que les responsables musulmans affirment tout haut qu’il n’est pas acceptable, dans l’islam, de s’en prendre aux chrétiens. Il faut que les chefs musulmans veillent à leur discours religieux. Nous qui comprenons l’arabe, nous voyons bien que leurs prêches se réfèrent beaucoup trop souvent à des versets du Coran qui dénotent une violence envers les autres croyants." (source : AED)


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