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du 25 au 28 mai 2011 (semaine 21)
 

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28 mai 2011- Vietnam
LES MÊMES DROITS QUE LES AUTRES CITOYENS


Dans un document rédigé à l’issue d’une réunion tenue le 13 mai dernier, les évêques de la partie sud du Vietnam réclament pour les groupes religieux et leurs responsables les mêmes droits que les citoyens ordinaires.

L ’ensemble des responsables de la province ecclésiastique de Saigon a critiqué la politique religieuse des autorités civiles, leur reprochant de faire preuve de discrimination à l’égard des organisations religieuses et de leurs responsables, en les dépouillant des droits accordés aux autres citoyens. Le document, qui se présente sous le titre de " Contribution à l’élaboration d’un projet remplaçant l’arrêté N° 22/2005/ND-CP "est une sorte de compte rendu de cette réunion, convoquée à l’initiative du Bureau des Affaires religieuses.

L’ensemble des diocèses de la province ecclésiastique de Saigon y était représenté, à savoir ceux de Xuân Lôc, Phan Thiêt, Da Lat, Phu Cuong, Hô Chi Minh-Ville, My Tho, Vinh Long et Cân Tho. Selon le compte rendu, les évêques se sont exprimés sur le nouveau projet avec une grande franchise et ont porté sur lui des jugements largement concordants.

Le 18 juin 2004, une « Ordonnance sur la croyance et la religion »avait été longuement préparé et précédé de nombreux projets. Entrée en vigueur le 15 novembre de la même année, l’ordonnance se révéla difficile à appliquer. La plus grande imprécision régnait sur les formalités à accomplir pour obtenir les autorisations exigées.

Six ans plus tard, les mêmes instances officielles ont ainsi soumis aux évêques une série de corrections qu’elles souhaiteraient apporter à cet arrêté. Ce sont ces corrections qui ont été l’objet des débats des évêques du Sud lors de leur récente réunion.

Le document publié par les évêques comporte deux parties. La première est une lettre adressée au chef du gouvernement. Elle est datée du 13 mai 2011 et suivie des signatures du cardinal-archevêque de Saigon, Mgr Jean-Baptiste Pham Minh Mân, et du P. Joseph Lê Quôc Thang, responsable de la Commission diocésaine ‘Justice et Paix’ de Saigon et secrétaire de la réunion du 13 mai. La seconde partie, intitulée « Contribution concrète », commente et critique une par une les corrections apportées par le gouvernement à l’arrêté de février 2005, l’analyse des évêques débouchant parfois sur des remarques d’ordre général.

La lettre au chef du gouvernement porte sur le contenu de ces documents un jugement tout à fait négatif. Mais le jugement est encore plus sévère quant au projet d’arrêté présenté par les autorités. En effet, plus loin, les auteurs de la lettre affirment que cet arrêté marque un très grand recul par rapport à l’ordonnance de 2004 et à la Constitution du Vietnam.

D’une façon générale, les textes législatifs sur la religion refusent aux organisations religieuses et à leurs responsables les droits des citoyens ordinaires ou même des étrangers au pays. Dans les domaines où ces derniers agissent en toute liberté, les groupes religieux et leurs responsables doivent obtenir une autorisation de l’Etat. Ils sont soumis, selon l’expression de la lettre, au régime de « la religion qui demande et l’Etat qui octroie ».

Pour remédier à cette situation, les évêques proposent que la loi reconnaisse aux communautés religieuses et à leurs représentants le statut de personne (physique ou morale) dotée d’une personnalité juridique.

La seconde partie de la contribution des évêques est d’ordre moins général. Elle suit l’ordre des articles du projet d’arrêté. Elle fait remarquer ses insuffisances et quelquefois ses contradictions. Elle souligne par exemple qu’une notion aussi importante que la reconnaissance par l’Etat d’une religion n’est définie nulle part dans la législation vietnamienne. (source : Mepasie)


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