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du 25 au 28 mai 2011 (semaine 21)
 

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28 mai 2011- France
LES MEDIAS FRANÇAIS PRÉFÈRENT PARLER DES RADARS

Curieux médias qui ont multiplié les interviews et les reportages sur le statut des radars de sécurité au bord des routes et ont pratiquement passé sous silence les débats parlementaires à propos des recherches médicales sur les embryons.

Ils ont préféré parler abondamment de la fronde et des pétitions anti-radars de 73 députés plutôt que de l'engagement de 58 députés qui ont signé un appel dans Valeurs Actuelles contre l'expérimentation sur les embryons.

Comme le fait remarquer Jean-Marie Guénois dans son blog du quotidien "La Croix, le 24 mai, " Le flash fatal au coin du rétroviseur pour quelques kms/h de trop, leur apparait plus important que l'eugénisme d'État, et pourtant le nombre de vies en jeu n'en est pas moins équivalent.

Il a fallu, écrit Jean-Marie Guénois, que le 23 mai Mgr Vingt-Trois mette tout son poids de cardinal, d'archevêque de Paris et de président de la Conférence épiscopale pour attirer l'attention sur la tournure des débats parlementaires relatifs à la révision des lois de bioéthique.

" Ils ne vont pas dans le bon sens à ses yeux. Il a dit pourquoi dans une déclaration et lors d'une conférence de presse solennelle. Il craint, par la diffusion systématique du diagnostic prénatal, un "eugénisme d'Etat" qui reviendrait à éliminer tous les enfants comportant un risque de handicap. Et refuse toute perspective de recherches médicales sur les embryons.

" Mais, constate Jean-Marie Guénois, avec une certaine amertume, on parle davantage, aujourd'hui, de la fronde et pétition anti-radars des 73 députés que de l'engagement de 58 députés qui ont signé un appel dans Valeurs Actuelles contre l'expérimentation sur les embryons. L'objet du combat bioéthique est évidemment moins concret que le flash fatal au coin du rétroviseur pour quelques kms/h de trop. Et pourtant le nombre de vies en jeu n'en est pas moins équivalent.

" Personne, jusque là, n'a trouvé la bonne recette pour parler simplement et clairement de ces sujets afin de les "vendre" efficacement au grand public. Le seul nom "bioéthique" fait fuir.

..." De toutes les religions, seuls les catholiques, à ma connaissance, sont montés au créneau pour critiquer publiquement le travail des sénateurs. Le cardinal Vingt-Trois a d'ailleurs raillé les sages en se demandant si en "prenant des positions de pointe", ils n'avaient pas tout fait, pour ne pas apparaître comme une "assemblée vieillotte".

" L'Eglise, en tout cas, n'attend rien politiquement comme l'a assuré, hier, Mgr Vingt-Trois. A une question que je lui ai posée pour savoir s'il était "déçu politiquement par l'attitude du Sénat et la tournure des débats", il a répondu : "Déception politique ? Je n'ai jamais cru qu'il y avait un parti moral donc je ne suis pas déçu qu'il ne soit pas apparu. La moralité est également partagée et l'immoralité aussi"."

" De toutes les religions, l'Eglise catholique est celle qui a le plus investi ce sujet depuis plusieurs années. Elle ne s'en est pas cachée en ouvrant notamment un "blog bioethique" qui a eu beaucoup de succès. On ne peut même pas lui faire le procès d'avoir cherché à contrôler un débat car la méthode - remarquablement menée par Mgr Pierre d'Ornellas, archevêque de Rennes et remarquée jusqu'à Rome - fondée sur un dialogue, sur le plan local, dans les départements, entre hommes et femmes de foi, de loi, de science, a "appris" à l'Eglise, selon les termes mêmes du cardinal, à ne pas penser le problème en termes moraux de "permis et défendu". Et à entrer dans une réflexion vraiment éthique et non moralisante.

" Si au moins, cet effort des "cathos" pour parler et faire parler de ces questions, n'était pas rabroué au rang d'un combat d'arrière-garde, cela serait déjà beaucoup pour sortir la bioéthique de l'indifférence générale. Après tout ces radars éthiques qui dépassent de loin le cadre religieux et qui veulent contrôler les excès de vitesse de l'intelligence humaine quand elle emprunte des routes inhumaines en acceptant l'élimination du plus petit, de "l'inutile" ou du sans voix, sauvent "La" vie humaine. (source : La Croix)


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