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du 14 au 16 juin 2011 (semaine 23)
 

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16 juin 2011- Grèce
DISCUSSIONS ENTRE LE GOUVERNEMENT ET L'ÉGLISE

Dans la situation actuelle de la Grèce, la Commission Gouvernement-Église ne pourra éluder la participation de la très riche Église orthodoxe aux économies indispensables pour participer aux mesures d'austérité.

Une première réunion de cette commission Eglise-Etat en Grèce, instituée par le premier ministre, vient de se tenir à Athènes. Le ministre de l'éducation préside cette réunion avec le secrétaire aux finances et le vice-ministre des Affaires étrangères.

Du côté de l'Eglise de Grèce, la délégation comprendra plusieurs membres du Saint-Synode. Cette première réunion avait pour but d'établir le mode de fonctionnement de ladite commission.

Discrètement, Papandréou tente de s'attaquer à un colosse : l'Église. Toute-puissante, elle est pointée du doigt par l'opinion publique qui critique sa «mauvaise volonté» Elle refuse de payer les taxes sur ses propriétés que lui réclame le gouvernement qui l'entretient à hauteur de 350 millions d'euros par an, en particulier pour les salaires du clergé, autour de 2000 euros par mois parce qu'ils sont considérés comme des fonctionnaires.

Georges Papandréou veut porter le taux d'imposition de l'Église, aujourd'hui négligeable, à 20% pour ses biens immobiliers exploités ou exploitables, à 10% sur les legs en espèces et à 5% sur les legs immobiliers et fonciers. Cette éventualité soulève un tollé chez les évêques. Plus d'un tiers d'entre eux refusent de s'y plier et font pression sur l'État pour qu'il revienne sur sa décision.

Mais engluée dans des scandales politico-financiers ces dernières années, l'Église, qui n'est pas séparée de l'État, a perdu de sa popularité.

La polémique entre l'État et l'Église est d'autant plus vive que le plus grand flou règne sur l'étendue véritable de sa richesse.

Les arguments du Saint-Synode sont de faire remarquer que les biens de l'Église ont plusieurs fois été saisis par l'État et que l'Église, par ses 77 évêchés, entretient de nombreuses oeuvres éducatives et caritatives.L'Église orthodoxe a dépensé 100 millions d'euros en 2009 pour ses œuvres caritatives et elle fait remarquer qu'elle est «bien meilleure gestionnaire que l'État».

Cette fortune, établie sous l'occupation ottomane, est certes moins prestigieuse qu'autrefois, mais elle reste importante. Le patrimoine foncier de l'Église s'élèverait à un peu plus de 700 millions d'euros avec 130.000 hectares de terres à bâtir, de forêts et de plages faisant d'elle le premier propriétaire foncier du pays.

Mais «Dieu lui-même ne connaît le montant de sa fortune», ironise le vice-premier ministre, Théodore Pangalos. (source : Courriers des Balkans)


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