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du 17 au 19 juin 2011 (semaine 24)
 

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19 juin 2011- France
BÉATIFICATION D'UNE MARTYRE DE LA RÉVOLUTION


La béatification de Soeur Marguerite Rutan a été célébrée devant plus de 5.000 personnes, le 19 juin aux arènes de Dax, en France. Le cardinal Angelo Amato, préfet de la Congrégation pour les Causes des Saints, était le légat du Pape.

Marguerite Rutan est née à Metz, le 23 avril 1736. Issue d´une famille modeste et nombreuse de 15 enfants, elle entre chez les filles de la Charité de Saint Vincent de Paul, à 21 ans. A la demande de l´évêque, elle est envoyée à Dax pour diriger le nouvel hôpital Saint Eutrope.

Soeur Marguerite était en avance sur son temps. Elle a oeuvré auprès des enfants, leur apprenant à lire et à écrire, tout en leur donnant un métier. Déjà infirmières, les Filles de la Charité deviennent ainsi institutrices. Mais en juin 1788, Soeur Rutan doit fermer les classes, par manque d´argent pour nourrir les enfants.

Elle accorde alors son attention sur une autre catégorie de pauvres, "les filles abandonnées et sans ressources qui, pour cacher le fruit de leur incontinence, pourraient se porter à la suppression de l´enfant". Les services sociaux n´existaient pas à l´époque. Tout était à la charge de l´Eglise.

Soeur Rutan suit l´intuition de son fondateur, saint Vincent de Paul: faire beaucoup avec bien peu, en s´engageant dans un réseau, qui ignore les frontières et respecte la mobilité. En cela, Soeur Marguerite Rutan est une pionnière de l´action sociale.

La Révolution commence à semer la Terreur. En 1792, les Soeurs sont accusées de vol. Et le 3 octobre 1793, elles sont invitées à choisir entre prêter serment à la Constitution ou être expulsées. Toutes refusent de jurer. La veille de Noël, Soeur Marguerite est accusée d´avoir "par son incivisme, cherché à corrompre et à ralentir l´esprit révolutionnaire et républicain" des militaires en traitement à l´hôpital.

Elle est envoyée à la maison de réclusion des Carmes, transformée en prison. Le 8 avril, elle comparaît en compagnie du Père Jean Eutrope de Lannelongue, prêtre réfractaire. Tous deux sont guillotinés le lendemain. Marguerite chante le Magnificat en marchant vers l´échafaud. Elle repousse le bourreau, par ces mots: "Aucun homme ne m´a jamais touchée". Ensuite, elle ôte son mouchoir de tête et ses fichus de cou.

Un an plus tard, le directoire du district déclare, à son sujet: "La commune de Dax regrettera longtemps cette femme vertueuse qui, par caractère tenant à son opinion religieuse, a été inhumainement sacrifiée sur des motifs dont la preuve reste encore à acquérir".

Le 9 avril 1905, date anniversaire de son exécution, un acte civil solennel de réparation est adressé pour la respectable victime. (source : CEF)

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