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3 juillet 2011- Kenya
DÉTENTE ENTRE LE POUVOIR ET L'ÉGLISE CATHOLIQUE

Signe de détente dans les relations entre le pouvoir et l´Eglise catholique au Kenya: le président Mwai Kibaki, a ouvert le 29 juin à Nairobi les travaux de l´Association des membres de Conférences épiscopales d´Afrique de l´Est (AMECEA).

Ces assises, qui coïncidait avec le 50ème anniversaire de la création de l´organisation, rassemblent jusqu´au 6 juillet, plus de 300 délégués: cardinaux, archevêques, prêtres, religieux et religieuses et laïcs, ainsi que des représentants du Vatican, et d´autres partenaires de l´Eglise catholique.

Au cours de leurs travaux, les participants évalueront l´impact de la mission pastorale de l´AMECEA, échangeront les meilleures pratiques des initiatives pastorales de l´organisation, dans la sous-région. Ils étudieront aussi les nouveaux défis qui se posent à l´AMECEA, et planifieront des stratégies pour des approches de collaboration pastorale et de solidarité.

La présence du président Mwai Kibaki à l´ouverture de cette 17ème assemblée plénière de l´AMECEA constitue un tournant dans les relations difficiles entre le pouvoir kenyan et l´Eglise catholique.

Il y a un an, l´Eglise avait appelé à voter contre la nouvelle Constitution, lors du référendum constitutionnel du 4 août 2010, marquée par la victoire du "oui". De plus, au cours de ces dernières semaines, l´Eglise catholique avait vivement critiqué le gouvernement sur un certain nombre de décisions, notamment lorsqu´il s´est agi de la nomination de nouveaux responsables dans les hautes sphères de l´Etat.

Elle avait particulièrement fustigé le processus de nomination du nouveau chef de la justice, le juge Willy Mutunga. En outre, l´Eglise s´opposait à un projet du gouvernement visant lui reprendre ses écoles privées, et de l´exclure du domaine de construction d´ouvrages hydrauliques dans le pays.

Dans son discours d´ouverture, le chef de l´Etat du Kenya a déclaré que lui et son gouvernement n´ont "aucune intention de bâillonner la voix de l´Eglise", tout en relevant que l´Etat et l´Eglise au Kenya doivent se considérer comme des partenaires, dans la croisade pour améliorer les conditions de vie des populations. "En tant que chefs spirituels dans notre société, vous avez la responsabilité de tracer la bonne voie que nous devons suivre, de nous redresser aussi, lorsque nous avons mal, et de s´assurer que nous, homme et femmes, craignons Dieu", a souligné le président Kibaki.

"Le gouvernement, a-t-il poursuivi, apprécie et respecte l´opinion de l´Eglise sur les questions diverses", tout en invitant l´Eglise catholique à veiller à une bonne application de la nouvelle constitution qu´il a officiellement promulguée, depuis août 2010. Dans un message à l´assemblée, le pape Benoît XVI a salué la conférence qui a coïncidé avec le 60e anniversaire de son ordination, le 29 juin 1951.

Pour le président en exercice de l´AMECEA, Mgr Tarcisio Ziyaye, archevêque de Blantyr, au Malawi, l´association va continuer à jouer "un rôle prépondérant" dans le renforcement de la solidarité et de la protection du bien commun, dans la sous-région.

Dans ce cadre, a-t-il dit, les défis sont "inévitables, mais ils ne doivent pas nous mener ni à des divisions destructrices ou ni à des alliances qui pourrait mettre en danger le bien commun et le bien-être des populations". Selon Mgr Ziyaye, l´AMECEA a contribué à façonner la vie des personnes en Afrique de l´Est, par la promotion des droits humains, la justice et la paix, la liberté de religion de plaidoyer pour la bonne gouvernance.

En conclusion, Mgr Tarcisio Ziyaye, a indiqué qu´en 50 ans d´existence, l´AMECEA a montré qu´il est possible de construire un partenariat fort qui va au-delà des différences ethniques et religieuses. "Grâce à la confiance, à l´engagement mutuel et au sacrifice de chacun, il est possible d´entreprendre une plus large d´intégration régionale visant à promouvoir le développement holistique de l´humanité", a-t-il fait observer.

L´AMECEA regroupe les conférences épiscopales de huit pays d´Afrique de l´Est: Kenya, Ouganda, Soudan, Ethiopie, l´Erythrée, le Malawi, la Tanzanie et la Zambie. Djibouti et la Somalie en sont des membres affiliés. (source : Apic)

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